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Police-Justice

Braquage de Kim Kardashian: pour les enquêteurs, les malfaiteurs qui ont traumatisé la star étaient tous sauf des "toquards"

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Le procès du braquage de la star dans sa chambre d'hôtel en pleine Fashion Week en 2016, se concentre désormais sur les enquêteurs, qui passent à la barre ce lundi et mardi pour révéler de nouveaux éléments sur l'affaire. Et notamment le profil des braqueurs.

Le procès des "papys braqueurs" dont a été victime Kim Kardashian en 2016 à Paris, entame une nouvelle étape au sein de la cour d'assises de la capitale, ce lundi 5 mai ainsi que mardi. Mais faut-il vraiment se fier à cette expression un peu désuète de "papys braqueurs", comme tirée dans un scénario de Michel Audiard? Elle laisse entendre que ces malfrats sont de lointains descendants de Croquignol, le chef bien connu des Pieds Nickelés. Suprême méprise pour l'enquêteur qui témoigne à la barre. Cette attaque, il l'affirme, est l'oeuvre de "malfaiteurs chevronnés".

Des "tocards" auraient-ils pu se fournir les renseignements capitaux dans cette affaire, à savoir que la star serait seule ce soir-là, dans un hôtel assez discret du 9e arrondissement de Paris?

Et comment une équipe de "branquignols" comme on aimerait les dépeindre aurait su et pu refourguer une bague de 18 carats? "Ils ont commis quelques erreurs mais il s'agissait d'une belle équipe", estime ce chef de groupe de la BRB, la brigade de répression du banditisme qui aimerait que le jury ne laisse pas abuser par l'âge des accusés. Et leur allure, pour certains, de vieillards qui, à l'image de Aomar Aît Khedache, le prétendu "cerveau de l'opération" se déplace difficilement avec une canne en plus d'être devenu sourd et muet.

À la barre, en costume cravate, âgé d'une soixantaine d'années, ce commandant s'attarde aussi sur une réalité. Le traumatisme vécu par les victimes ce soir-là. "Kim Kardashian a été ligotée aux pieds et aux mains avec des petits câbles en plastique et bâillonnée avec du scotch", indique-t-il. Là encore, la technique n'est pas celle d'amateurs.

L'influenceuse indique qu'on lui a pointé une arme sur le visage. "On la retrouve très traumatisée. Elle est assise sur le canapé, car elle a réussi à se libérer seule après le départ de ses agresseurs", précise-t-il.

Le veilleur "menotté" et "menacé avec une arme de poing"

En parallèle, l'enquêteur indique avoir constaté l'agression du veilleur de nuit, Abderrahmane Ouatiki, également présent sur les lieux au moment de l'agression. "Il a été menotté par-devant, menacé aussi avec une arme de poing", explique encore le commandant de la BRB durant ses 3h30 d'exposé devant les juges.

Kim Kardashian : Papys braqueurs ou pieds nickelés ? - 27/04
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Le commandant précise également que le veilleur a dû conduire deux des malfaiteurs, "un petit nerveux et un grand plus gentil, à l'étage où se trouvait le duplex de Kim Kardashian".

De nombreuses constatations sur place ont été menées par le commandant. "On a retrouvé des bouts de scotch, des bouts de serre flex qui avaient servi à ligoter et à bâillonner les victimes. À la réception, on retrouve le coffret Louis-Vuitton vide de bijoux, et le portefeuille de Kim Kardashian vide également".

Pour l'heure, de nombreuses recherches de traces ADN sont encore prévues dans l'enquête. Un problème subsiste: aucune caméra dans l'hôtel n'a été retrouvée. Une "désagréable surprise" pour le commandant qui a toutefois assuré qu'il va "récupérer à l'extérieur des images particulièrement intéressantes, grâce à des vidéos privées ou de la ville, qui montre le passage des malfaiteurs à vélo et à pied."

Kim Kardashian, qui viendra à Paris le 13 mai pour témoigner au procès, s'est dit "particulièrement reconnaissante" du travail des autorités françaises et de la façon dont elle a été traitée qui selon ses avocats, "se pliera au exigences judiciaires et répondra à toutes les questions", ont assuré de leurs côtés Mes Hennerick et Mattout.

Ilyana Hamiti