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Police-Justice

Assistants parlementaires du FN: l'avocat du Parlement européen réclame la restitution des sommes

Me Patrick Maisonneuve, l'avocat du Parlement européen.

Me Patrick Maisonneuve, l'avocat du Parlement européen. - AFP

Le Front national a été mis en examen en tant que personne morale le 30 novembre dernier, dans le cadre de l'enquête sur des emplois fictifs présumés d'assistants de députés européens FN. Des eurodéputés FN sont soupçonnés d'avoir rémunéré ces assistants avec de l'argent de l'Europe alors qu'il travaillait dans les faits pour le parti. Des accusations rejetées en bloc par le Front national.

Le Front national conteste le bien-fondé sa mise en examen dans l'affaire des assistants parlementaires européens. Le 30 novembre dernier, des magistrats instructeurs ont décidé de mettre en examen le FN en tant que personne morale pour "complicité" et "recel d'abus de confiance" dans l'affaire des assistants des députés européens frontistes. Ces collaborateurs auraient été payés avec l'argent du Parlement européen alors qu'ils travaillaient dans les faits pour le parti. 

"Cette mise en examen permettra au Front national de démontrer que pas un centime n'a été détourné", s'est défendue la formation politique dans un communiqué. 

"Quelque chose de planifié"

En face, l'avocat du Parlement européen voit dans cette mise en examen une avancée du dossier. "C’est un avancement positif dans la mesure où il y a une cohérence de la part des magistrats instructeurs qui ont mis en examen un certain nombre de personnes, des responsables politiques du Front national dont Marine Le Pen", constate sur notre antenne Me Patrick Maisonneuve. Depuis juin dernier, la présidente du parti frontiste est poursuivie pour "abus de confiance" en sa qualité de parlementaire européenne.

"Ce qui ressort c’est que c’est quelque chose qui a été planifié, qui a été organisé. Ce n’est pas des accidents de parcours", abonde l'avocat du Parlement européen.

Dix-sept eurodéputés ou ex-eurodéputés Front national, dont la présidente du FN Marine Le Pen et son père Jean-Marie Le Pen, sont visés par l'enquête, ouverte en 2015, qui porte sur au moins une quarantaine d'assistants. En février 2016 et, un an plus tard, en février 2017, le siège du parti à Nanterre a été perquisitionné. "J’entends parfois le Front national protester ou qui est dans des postures de contestation vis-à-vis de l’Europe", rappelle Me Maisonneuve. "Il s’agit de l’argent des contribuables et notamment des contribuables français qui, effectivement, a fait l’objet de ce qui est considéré aujourd’hui comme un détournement de fonds public au préjudice du Parlement."

"Il faudra que ces sommes soient restituées au Parlement européen", insiste Me Maisonneuve.

"Casser les reins" du FN

La défense du Front national est de nier en bloc les accusations de détournement de fond. Lors de sa mise en examen, Marine Le Pen "a contesté formellement les griefs reprochés". "Nous n’avons rien à nous reprocher dans cette affaire", martèle ainsi Sébastien Chenu, porte-parole du FN. "Nos collaborateurs ont travaillé. Oui, ils sont politisés, oui ce sont des militants en dehors de leur travail. Ceci n’est ni interdit par le Parlement européen, ni par aucune loi".

Et d'ajouter: "Nous récusons absolument la façon dont le Parlement européen essaie de nous poursuivre. La réalité c’est qu’on veut nous casser les reins financièrement."

Justine Chevalier avec AFP