Affaire des assistants parlementaires des eurodéputés FN: Aliot entendu au pôle financier

Le vice-président du Front national Louis Aliot a été entendu ce mardi par la justice, au pôle financier du tribunal de grande instance de Paris. Convoqué en vue d'une mise en examen dans l'affaire des assistants parlementaires des eurodéputés du Front national, Louis Aliot a obtenu le report de la procédure, son avocat ayant présenté une question prioritaire de constitutionnalité (QPC).
"J'ai été convoqué ce jour par madame Thepaut, vice-présidente chargée de l'instruction dans le cadre de l'affaire politique dite des 'assistants parlementaires européens' initiée par le socialiste allemand Schultz", confirme Louis Aliot dans un communiqué. "J'ai à cette occasion fait déposer par mon conseil, maître Marcel Ceccaldi, une QPC visant la violation de principes constitutionnels précis."
Soupçon d'emploi fictif
Le compagnon de Marine Le Pen, mise en examen dans cette affaire avec plusieurs cadres du FN, est soupçonné d’avoir floué le Parlement européen en ayant embauché un assistant parlementaire qui n’aurait en réalité travaillé qu’au siège du parti d'extrême droite, à Nanterre.
Depuis l'ouverture de l'enquête en décembre 2016, policiers et magistrats n'ont trouvé aucun élément permettant de prouver que l'emploi de l'assistant parlementaire, embauché pendant huit mois, était bien réel. Les soupçons se portent donc sur un éventuel emploi fictif et un abus de confiance.
5 millions d'euros de préjudice estimé
D'après nos informations, l'avocat de Louis Aliot a déposé une question prioritaire de constitutionnalité auprès du juge, reportant son audition. Comme Marine Le Pen, il estime que la procédure est biaisée et contraire au principe de séparation des pouvoirs législatif et judiciaire.
Le Parlement européen, qui évalue son préjudice potentiel à près de cinq millions d'euros, s'est constitué partie civile dans ce dossier, qui concerne 17 eurodéputés et une quarantaine d'assistants parlementaires.