Affaire Troadec: le terrible récit de la nuit du crime

La maison de la famille disparue à Orvault - Jean-Sébastien Evrard - AFP
Après 17 jours d'enquête, Hubert Caouissin a livré, le 5 mars dernier, un récit terrifiant et très détaillé de la nuit où tout a basculé. Comme le rapporte le journal Le Télégramme, les aveux de cet ingénieur discret de 46 ans, qui était le beau-frère du père de la famille, Pascal Troadec, tiennent sur 17 pages et témoignent de l'extrême violence du crime. Le quotidien breton en a révélé quelques extraits ce jeudi.
Un stéthoscope pour mieux épier la famille
Jaloux de son beau-frère Pascal Troadec, en raison d'un héritage que ce dernier lui aurait volé, Hubert Caouissin avait nourri, depuis plusieurs années, un désir de vengeance envers la famille Troadec. Vendredi 16 février, l'homme de 46 ans quitte sa ferme de Pont-de-Buis, dans le Finistère, et parcourt près de 260 kilomètres jusqu'à la maison familiale des Troadec, à Orvault, près de Nantes.
Comme le rapporte Le Télégramme, Hubert Caouissin a avoué que ce n'était pas la première fois qu'il venait ainsi épier son beau-frère dans le but de retrouver une trace de ce "trésor volé".
Ce soir-là, muni d'un stéthoscope, il tente d'écouter les conversations. C'est alors qu'il voit Brigitte Troadec, la mère de famille, ouvrir la porte pour appeler son chat, en vain, avant de la laisser entrouverte. Il en profite alors pour se glisser dans la demeure et se cacher dans la buanderie, aux alentours de 23h30.
"Un terrible corps-à-corps"
D'après le récit qu'il a livré aux enquêteurs, le couple Troadec l'aurait entendu au rez-de-chaussée et serait descendu de sa chambre à coucher pour le surprendre. Hubert Caouissin raconte alors que Pascal Troadec l'aurait empoigné et aurait hurlé qu'il allait le tuer en se saisissant d'un pied-de-biche.
Après un "terrible corps-à-corps", Hubert Caouissin raconte s'être emparé du pied-de-biche et s'être mis à frapper le couple. Les deux enfants, Sébastien et Charlotte, alertés par le bruit, font également irruption. Le premier est abattu d'un coup sur la tête. La seconde est tuée dans sa chambre. Hubert Caouissin achève ensuite son beau-frère puis poursuit Brigitte Troadec jusque dans la salle de bain pour lui porter un coup mortel.
Un méticuleux nettoyage
Après avoir nettoyé méticuleusement la maison des Troadec, le meurtrier rentre dans sa ferme avec les corps et tente alors de les faire disparaître. Il essaie d'abord de les démembrer, puis en brûle une partie. Mais "ça chauffait trop", confiera Lydie Caouissin aux enquêteurs, selon Le Télégramme. Il explique avoir finalement enfoui les autres parties des corps dans une zone marécageuse.
L'enquête se poursuit
Cette version doit encore être corroborée par les enquêteurs. Au domicile familial des Troadec, aucune trace de sang appartenant à Charlotte Troadec n'a été retrouvée. Par ailleurs, si le procureur de Nantes avait bien indiqué que de l'ADN correspondant aux quatre membres de la famille avait été relevé parmi les fragments, les têtes n'ont toujours pas été retrouvées, rapporte Le Télégramme, qui indique que cette terrible collecte pourra prendre encore des mois. L'arme du crime n'a pas encore été trouvée non plus.