Affaire Jubillar: pour l'un des avocats de Cédric, "ce sont les gendarmes qui font l'instruction"

Il n'y a pour lui "aucun élément nouveau" dans l'affaire. Me Alexandre Martin, l'un des avocats de Cédric Jubillar qui a été auditionné pour la deuxième fois par les juges, a dénoncé l'instruction menée dans cette affaire.
"C'est un dossier où les enquêteurs sont partis du postulat que ça ne pouvait être que lui, toute l'enquête a pour objectif d'essayer de démontrer cette conviction", a estimé sur BFMTV l'avocat de Cédric Jubillar. "Ce qui est insupportable, c'est que les magistrats instructeurs ne font que rapporter le travail des gendarmes, ce sont les gendarmes qui mènent cette instruction".
"C'est la première fois que Cédric est interrogé sur les faits"
Cédric Jubillar reste à ce jour le principal suspect dans l'affaire de la disparition de sa femme, Delphine, il y a bientôt un an. Si son avocat se dit "ravi" qu'il ait été entendu sur la nuit du 15 au 16 décembre 2020, il dénonce le travail mené depuis plusieurs mois par les juges d'instruction et continue de contester la détention de son client.
"Les magistrats instructeurs sont des porte-paroles des gendarmes", a ajouté Me Alexandre Martin, "quand un gendarme fait un procès de synthèse fallacieux, les questions posées par les magistrats partent sur des postulats erronnés."
"Cela fait six mois qu'il attend ça, c'est la première fois qu'il est interrogé sur les faits", a déclaré Me Alexandre Martin sur notre antenne, jugeant que "toutes les questions posées reposaient sur des éléments que les magistrats possèdent depuis quasiment le mois de mars".
"On vous présente la moitié des choses"
Expliquant que Cédric Jubillar avait répondu "avec facilité" à toutes les questions des juges, il a précisé que le père de famille "n'arrêtait pas de clamer son innocence" depuis sa mise en examen en juin dernier.
Pour son avocat, les éléments incriminant son client "résultent d'une construction intellectuelle", notamment le témoignage des voisines, ces dernières affirmant avoir entendu des cris stridents aux alentours de 23 heures le soir de la disparition de Delphine.
"Quand on décortique le témoignage de ces femmes [...] ça ne colle pas", a soutenu Me Alexandre Martin sur notre antenne, déplorant au passage des "éléments avancés" et "des fuites qui sont bien organisées". "On vous présente la moitié des choses, on les présente de manière fallacieuse", a-t-il poursuivi sur BFMTV.