Affaire Benalla: la justice rejette la demande d'annulation des enregistrements de Mediapart

Alexandre Benalla avait saisi la justice en janvier. - AFP
Ils dénonçaient des éléments déloyaux. Alexandre Benalla et Vincent Crase ont été déboutés par la justice. Leur requête en nullité, avec pour objectif de faire annuler de la procédure des enregistrements compromettants révélés par Mediapart, a été rejetée par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, a appris ce mardi BFMTV de source judiciaire confirmant une information de 20 Minutes.
Les avocats d'Alexandre Benalla ont indiqué à BFMTV qu'un pourvoi en cassation allait être formé à l'encontre de la décision de la cour d'appel de Paris.
Leur requête en nullité, déposée en janvier, avait été examinée par la cour d'appel de Paris le 4 février dernier. L’ancien proche d’Emmanuel Macron invoquait l’article 427 du code de procédure pénale, et souhaitait remettre en cause la loyauté de la preuve. Jusqu’à présent, Mediapart a, sous couvert de la protection des sources, refusé d’expliquer d’où provenaient ces fameux enregistrements.
Violation du contrôle judiciaire
En janvier et février 2019, quelques mois après les débuts de ce qui a été appelé l'affaire Benalla, du nom de cet ancien chargé de mission de l'Elysée, Médiapart en avait diffusé sept. Captés le 26 juillet, on y entend Alexandre Benalla et Vincent Crase, tous deux alors mis en examen pour, notamment, "violences en réunion" après les événements de la place de la Contrescarpe le 1er mai 2018. Avec cette conversation, les deux hommes violent leur contrôle judiciaire qui leur interdit de rentrer en contact.
Dans ses sept enregistrements, Alexandre Benalla et Vincent Crase semblent se concerter notamment sur la suppression de certains éléments. "Et on efface tout à chaque fois, lance l'ancien chargé de mission. T'as effacé tout ce qu'il y avait dans ton téléphone?" Son interlocuteur le rassure et assure que les enquêteurs n'ont pas eu accès à son téléphone mais s'interroge sur la possibilité d'aller chercher des affaires dans les locaux de LaREM, là où il travaille. "Toutes mes affaires sont là. J'essaierais bien d'y aller cette nuit, mais le problème, c'est qu'il y a des flics devant...", regrette-t-il.
À la suite de la diffusion de ces enregistrements, Alexandre Benalla avait porté plainte pour "détention illicite d'appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d'interceptions", "atteinte à l'intimité de la vie privée" et "atteinte à la représentation de la personne". Le parquet de Paris avait de son côté ouvert une enquête pour "atteinte à l'intimité de la vie privée". Dans ce cadre, les enquêteurs avaient tenté de perquisitionner les locaux de Mediapart. La direction du site s'y était opposée mais avait indiqué avoir transmis les enregistrements à la justice.