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Police-Justice

Accident de Puisseguin: les proches des victimes créent un collectif

Le collectif compte environ 170 membres.

Le collectif compte environ 170 membres. - Charly Triballeau - AFP

Après la mort de 43 personnes dans la collision entre un camion et un bus, les proches des victimes ont crée une association pour connaître la vérité sur ce drame.

"Pourquoi le bus s'est-il embrasé si vite?" Depuis ce jour tragique d'octobre 2015 et le terrible accident de la route à Puisseguin, dans lequel 43 personnes sont décédées, les proches des victimes ne cessent de s'interroger. Afin de connaître la vérité, toute la vérité, sur les causes de ce drame, ils ont décidé de créer un collectif. Lancé le 9 décembre dernier, l'association compte désormais 170 membres.

Le 23 octobre, vers 7h30, un camion est entré en collision avec un bus sur une portion de route sinueuse de la départementale 17, située sur la commune de Puisseguin en Gironde. Immédiatement, les deux véhicules se sont embrasés. A bord du car, 41 personnes vont périr, huit réussiront à s'extraire du véhicule. Les deux passagers du camion, le chauffeur et son fils âgé de trois ans, ne survivront pas non plus à l'accident. 

Constitution de partie civile

Les premiers éléments de l'enquête vont établir que l'incendie a été provoqué par la perforation du réservoir du camion par une tige métallique à bord du véhicule. Le gasoil se serait enflammé et propagé au bus avant de pénétrer dans l'habitacle provoquant un embrasement immédiat. "On nous a donné beaucoup d'informations mais il subsiste des zones d'ombres", assure Michel Vigier, le président du collectif.

"Le camion avait empiété sur la voie du bus, on ne peut pas le nier, mais on ne comprend toujours pas pourquoi le feu a pris si vite", s'interroge cet habitant de Lussac, qui a perdu sa belle-mère dans l'accident.

Ainsi, le collectif va adhérer à la FENVAC, la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs, et annonce également se constituer partie civile afin d'avoir accès au dossier de l'enquête. Juste après le drame, de nombreuses réunions avec les autorités ont été organisées, "des moments terribles, pénibles et dures". Depuis le 2 novembre, ces rencontrent ont cessé.

Une stèle en hommage aux victimes?

Cette recherche de la vérité est aussi un moyen pour les époux, les enfants ou les petits-enfants des disparus de se serrer les coudes. "Je crois qu'il faut qu'on reste uni, même si cela se fait dans le malheur, poursuit Michel Vigier. Le collectif apporte un soutien à ceux qui ont été victime de cet accident." Une manière aussi de garder contact entre proches de victimes. "On communique beaucoup par ordinateur", confirme le président.

Michel Vigier salue le travail des autorités au lendemain du drame et notamment l'attitude du maire de Puisseguin. Mais aujourd'hui, le collectif aimerait perpétuer la mémoire des disparus. "Nous allons demander la construction d'une stèle", explique le président. Personnellement, il aime se rappeler, avec humour, le souvenir qu'a laissé sa belle-mère à Lussac.

"C'était une figure de la ville, confie-t-il. Tous les samedis, on l'a voyait chez le coiffeur pour papoter avec son amie (également décédée dans la collision, NDLR), puis dans les commerces. On ne peut pas tout oublier."

Justine Chevalier