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Police-Justice

Incendies d'autocars: pourquoi le feu se propage-t-il si vite?

Les incendies déclarés à l'intérieur des autocars se propagent à grande vitesse. Dimanche à Etagnac, des enfants et leurs encadrants s'en sont tirés à bon compte, mais le scénario était dramatiquement différent il y a deux semaines, près de Puisseguin.

Deux semaines après le drame de Puisseguin, puis l'incendie à Etagnac dimanche qui n'a heureusement pas fait de victimes, la sécurité des autocars fait l'objet d'interrogations. Pourquoi le feu se propage-t-il si rapidement à l'intérieur de ces véhicules?

Dimanche matin, les 39 enfants de 7 à 12 ans et les quatre adultes de l'Union Sportive de Cognac ne doivent leur salut qu'au bon réflexe du chauffeur. Faisant preuve de présence d'esprit et de sang-froid, il a permis l'évacuation rapide et dans le calme de ses passagers. L'homme expérimenté et ancien pompier avait senti des vapeurs de gasoil et s'est garé sur le côté de la route. Voyant qu'il ne parvenait pas à éteindre le moteur de l'autocar, il a donné la consigne de sortir, aidé par les éducateurs.

Faut-il renforcer les normes anti-feu?

Pour l'instant, la cause de l'embrassement n'est pas connue. Le véhicule qui a pris feu sans raison apparente avait été récemment révisé. Gérard Feldzer, consultant "transport" pour BFMTV explique que contrairement aux avions, les autocars ne disposent "pas d'alarme incendie, ni de robinets coupe-feu avec des extincteurs associés". L'expert voit dans cette solution une piste de réflexion. Une autre mesure pourrait être de "relever les normes d'ininflammabilité qui sont peut-être insuffisantes aujourd'hui" et "qui concernent tous les matériaux du bus". Comme il n'y a pas eu de victime, aucune enquête judiciaire ne sera ordonnée. Les assureurs mèneront en revanche leurs investigations.

Les normes de sécurité ont pourtant bien évolué

Les normes de sécurité des autocars ont considérablement évolué au cours des dernières décennies. Ainsi, les véhicules affectés au transport d'enfants ne peuvent démarrer sans que le conducteur ait soufflé dans un éthylotest antidémarrage. Une obligation depuis 2010. A bord, les ceintures de sécurité, les marteaux brise-glace et les extincteurs complètent la sécurité. Le moteur lui-même, cause probable de l'incendie de dimanche, est censé être protégé. Placé en dessous ou l'arrière du véhicule, il est préservé de chocs et des départs de feu. Des exercices d'évacuation sont aussi régulièrement pratiqués, en situation, par les compagnies transportant des enfants.

Si les accidents sont spectaculaires, le transport par autocar reste très sûr. En 2014, il a fait 1% seulement des victimes de la route.

D. N. avec Julien Migaud-Muller