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Eurovision 2025: l'exclusion d'Israël réclamée par 72 ex-candidats dont trois Français

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Plusieurs anciens participants du concours, dont les Français La Zarra (édition 2023), Jessy Matador (2010) et Marie Line (1998), ont signé une lettre ouverte pour demander l'exclusion de la télévision israélienne KAN en raison de la situation à Gaza.

Moins de dix jours avant la finale de l'Eurovision, une pétition signée par 72 anciens candidats du concours européen de la chanson et publiée dans les colonnes de The Independent demande l'exclusion d'Israël et de la télévision israélienne KAN de l'Union européenne de radiotélévision (UER), qui organise l'événement.

Cette lettre signée par l'irlandais Charlie McGettigan, lauréat de l'édition 1994, le portugais Fernando Tordo, vainqueur en 1973, ou encore les Français La Zarra (2023), Jessy Matador (2010) et Marie Line (1998) exigent l'exclusion d'Israël en raison de son implication dans "le génocide des Palestiniens à Gaza".

"Deux poids, deux mesures avec Israël"

Dans ce même texte, ils accusent KAN d'être "complice" d'un "régime d'apartheid et d'une occupation militaire en cours depuis plusieurs décennies contre le peuple palestinien". Les autorités israéliennes ont catégoriquement refuté ces accusations de "génocide", déjà formulées fin 2024 et début mai par Amnesty International.

"En continuant de mettre en avant l'État israélien, l'UER normalise ses crimes", insiste le document. "L'UER a déjà montré qu'il était capable de prendre des décisions, comme lorsqu'elle a exclu de la compétition la Russie. Nous n'acceptons pas ce 'deux poids, deux mesures' avec Israël", poursuit le texte.

"Sécuriser l'avenir du service public"

Soulignant que "rester silencieux n'était pas une option", les signataires de la lettre précisent qu'ils refusent que "la musique soit utilisée en tant qu'instrument pour disculper des crimes contre l'humanité. L'an dernier, nous avions été choqués que l'UER autorise Israël à participer (...) le résultat avait été désastreux."

"Nous comprenons les inquiétudes concernant le conflit qui se déroule actuellement au Moyen Orient", a répondu dans les colonnes de The Independent Martin Green, directeur du concours Eurovision. "L'UER est une association de radiodiffuseurs du service public (...) C'est aussi notre mission de sécuriser l'avenir du service public."

"L'UER soutient son membre israélien KAN qui est menacé d'être privatisé voire fermé par le gouvernement israélien", a-t-il poursuivi. "Nous sommes sensibles aux actualités mais c'est aussi notre rôle de s'assurer que le concours reste universel en promouvant le lien humain, la diversité et l'inclusivité à travers la musique."

Et de conclure: "L'UER reste aligné avec les autres organisations internationales qui ont pour l'instant pris la décision de continuer d'inclure les candidats israéliens dans les compétitions les plus importantes." Ni Kan ni l'UER n'ont encore réagi à la lettre ouverte des anciens candidats.

Message universel "d'espoir et de solidarité"

Israël est représentée cette année par une survivante du 7-Octobre, Yuval Raphael, avec New Day Will Rise ("Un jour nouveau se lèvera"), une chanson en anglais, avec des paroles en français et en hébreu. Elle dit avoir trouvé dans la musique un moyen de guérison et veut porter au concours un message universel "d'espoir et de solidarité".

Israël participe à l'Eurovision depuis 1973 et a remporté le concours quatre fois, la dernière en 2018. En 2024, la candidate israélienne, Eden Golan, avait reçu des menaces et s'était produite sous haute protection à Malmö (Suède), où des milliers de personnes avaient manifesté pendant toute la durée du concours contre sa présence.

https://twitter.com/J_Lachasse Jérôme Lachasse Journaliste BFMTV