Eurovision 2026: l'Espagne demande l'exclusion d'Israël et envisage de se retirer du concours

Yuval Raphael représentant Israël marche sur le tapis turquoise à Bâle avec des drapeaux palestiniens derrière lors de la cérémonie d'ouverture du Concours Eurovision de la chanson 2025 à Bâle le 11 mai 2025. - Fabrice COFFRINI / AFP
Plus politique que jamais, le concours de l'Eurovision est menacé de boycott. Après la Slovénie, c'est au tour de l'Espagne de demander des actions à l'UER, qui organise le concours, concernant la participation d'Israël. Le ministre de la Culture espagnol, Ernest Urtasun, a ainsi évoqué le 8 septembre à la télévision, la possibilité de ne pas participer, si Israël n'était pas exclu. La décision reviendrait cependant à la RTE, la télévision publique espagnole.
Martin Green, le directeur de l'Eurovision a assuré "comprendre les préoccupations et les opinions profondément enracinées concernant le conflit actuel au Moyen-Orient".
"Chaque membre décide s'il souhaite participer au festival et nous respecterons toute décision prise."
L'UER a décidé de prolonger jusqu'à la mi-décembre le délai accordé aux pays pour confirmer leur participation au concours Eurovision 2026 à Vienne, sans risque de sanction financière.
Conflit omniprésent
En avril dernier, déjà, avant l'édition 2025 du concours, le groupe audiovisuel public espagnol avait demandé "un débat" sur la participation d'Israël à l'Eurovision. La RTVE a également diffusé, avant le concours, le 17 mai dernier, un message appelant à la paix en Palestine et au respect des droits de l'homme. Bravant ainsi les consignes de l'UER qui insiste sur le caractère apolitique de l'événement.
Un vœux pieu, car depuis le 7 octobre 2023 et le début de la guerre que mène Israël dans le bande de Gaza, en réponse à l'attaque terroriste du Hamas, le conflit s'invite régulièrement dans le concours.
Que ce soit à travers des manifestations - en 2023 à Malmö et en 2024 à Bâle - ou des appels à l'exclusion d'Israël accusé de génocide à l'encontre de la population de Gaza, la conflit est omniprésent à l'Eurovision. L'UER, qui campe sur sa position de ne pas exclure la KAN, la télévision publique israélienne.
Après la dernière édition du concours à Bâle, remportée par l'Autrichien JJ, le score de la candidate de la candidate israélienne Yuval Raphaël - arrivée deuxième - a également suscité la polémique. Plusieurs diffuseurs européens ont ainsi demandé à faire la lumière sur le comptage des points du public accordés à Israël.
Placée en 15e position à l'issue du vote des jurys internationaux avec seulement 60 points, la candidate de l'État hébreu s'est retrouvée en tête de ceux du public avec 297 points. Un rebondissement de dernière minute qui a suscité le scepticisme de certains des diffuseurs internationaux du concours et notamment la RTVE.
JJ, Johannes Pietsch de son vrai nom, le vainqueur de la dernière édition a lui-même plaidé une semaine après sa victoire, pour que le prochain concours se déroule "sans Israël". Estimant que "la balle" était "dans le camp" de l'organisateur.