Eurovision 2025: la télévision publique espagnole souhaite un "débat" sur la participation d'Israël

Des drapeaux durant l'Eurovision 2014 au Danemark - Jonathan Nackstrand - AFP
Le groupe public de radio et télévision espagnol RTVE a réclamé vendredi un "débat" sur la présence d'Isräel à l'Eurovision, dont la finale est prévue le 17 mai en Suisse, en raison des "inquiétudes" liées à "la situation à Gaza".
"RTVE a adressé une lettre" à l'Union européenne de radio-télévision (UER), qui organise le concours, "pour demander l'ouverture d'un débat sur la participation de la télévision publique israélienne (KAN)" au concours, indique le groupe public espagnol dans un communiqué.
Dans son courrier, "RTVE réitère son soutien" à l'Eurovision "mais reconnaît également les préoccupations que la situation à Gaza et la participation de la télévision publique KAN suscitent au sein de la société civile espagnole", poursuit le communiqué.
"RTVE estime qu’il serait approprié que l’UER reconnaisse l’existence de ce débat et facilite un espace de réflexion parmi les radiodiffuseurs membres de l’UER sur la participation de la chaîne de télévision publique israélienne KAN", indique encore le communiqué.
Edition 2024 chaotique
À proprement parler, l'Eurovision oppose les diffuseurs publics des différents pays qui organisent l'événement et qui choisissent un candidat les représentant. L'absence de la télévision publique israélienne entraînerait donc celle d'un candidat israélien à l'Eurovision.
L'Espagne fait partie avec la France, le Royaume-Uni, l'Italie et l'Allemagne des "Big Five", les cinq plus gros contributeurs de l'Eurovision. L'année dernière elle s'est classée 7e avec le titre Zorra.
Trente-sept pays doivent participer, via leurs diffuseurs nationaux, à l'édition 2025 de l'Eurovision, plus grand concours de chant au monde, organisée en mai à Bâle, en Suisse.
La télévision israélienne KAN a sélectionné cette année comme candidate Yuval Raphael, une rescapée de l'attaque du Hamas du 7-Octobre.
L'année dernière, la présence d'Israël avait suscité de nombreuses réactions de la part des plusieurs participants. Plusieurs pays avaient même demandé qu'Israël soit écarté du concours, comme l'avait été la Russie au moment de l'invasion de l'Ukraine en 2022.
L'UER n'a cependant pas plié et estimé qu'il était "difficile" de comparer les conflits et les guerres et qu'il ne lui appartenait pas de le faire. L'organisation avait cependant retoqué la chanson proposée par la télévision publique israélienne, la jugeant trop politique. Le pays avait finalement rempli les conditions de l'UER et participé à l'Eurovision.

Mais l'édition 2024, qui se déroulait à Malmö en Suède avait été particulièrement chaotique et ponctuée de polémiques. Des milliers de personnes avaient manifesté dans la ville suédoise, afin de s'opposer à la participation d'Israël à la compétition. La sécurité avait dû être renforcée, en raison du climat très tendu, mais aussi pour protéger la candidate israélienne.
Reprise des bombardements
Israël a repris ses bombardements le 18 mars, mettant fin à une trêve de deux mois avec le Hamas dans la bande de Gaza, où la guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste contre Israël le 7 octobre 2023.
Le ministère de la Santé des autorités du Hamas a indiqué jeudi qu'au moins 1.522 Palestiniens avaient été tués depuis la reprise de l'offensive par Israël, portant à 50.886 le nombre de morts depuis le début de cette guerre.
L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort, côté israélien, de 1.218 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. Ce jour-là, 251 personnes ont par ailleurs été enlevées. Parmi elles, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon Israël.