Variole du singe: les associations alertent sur le manque de doses de vaccin en Île-de-France

"Aucune disponibilité en ligne." Malgré l'ouverture de 23 centres de vaccination contre la variole du singe en Île-de-France depuis le 11 juillet, il est quasiment mission impossible de trouver un créneau en ligne.
Philippe, un Parisien qui cherche à se vacciner, essaie tous les jours d'obtenir un rendez-vous, en vain.
"On est en colère, parce qu'on dirait qu'on n'a rien appris en termes de santé publique, en termes d'épidémiologie, avec deux ans et demi de Covid", déplore-t-il au micro de BFM Paris Île-de-France.
L'Île-de-France est pourtant la région la plus touchée par la variole du singe, avec plus de 670 cas recensés, selon Santé Publique France. Une maladie qui touche principalement les hommes bi et homosexuels, mais dont des cas ont aussi été détectés chez des personnes avec un système immunitaire fragile.
"Peut-être qu'un sujet qui pour l'instant ne touche que les gays ou les bi ça mobilise pas trop", ironise ce Parisien.
"Une course contre la montre"
Au-delà de la difficulté à obtenir un rendez-vous, les personnes qui souhaitent se faire vacciner dénoncent un manque de transparence des autorités publiques concernant le nombre de doses disponibles.
"Un jour on dit qu'il y a 7300 doses, hier on nous a dit qu'il y a peut-être 30.000 doses. Sachant que la plupart des gens ont besoin de deux doses. Je vous laisse calculer 30.000 divisés par deux. A priori, ça voudrait dire qu'il y a 15.000 gays en France. C'est une blague?", s'agace Philippe.
Les associations tirent elles aussi la sonnette d'alarme. Si 3000 injections étaient prévues cette semaine dans la région, cela reste bien insuffisant pour Marc Dixneuf, directeur général de l'association AIDES.
"On est très, très loin du compte, c'est un vrai motif de préoccupation. Donc il va falloir les lâcher, ces doses. Il va falloir qu'on les ait, il va falloir qu'on puisse les utiliser pour les personnes qui les demandent, et c'est vraiment une course contre la montre."
Un manque de personnel pour administrer le vaccin
Les professionnels de santé justifient le manque de disponibilité des doses par la nature du vaccin, qui le rend difficile à transporter.
"La problématique, c'est effectivement de trouver la manière dont ils vont pouvoir être acheminés vers des lieux de vaccination", explique Jean-Daniel Lelièvre, chef de service des maladies infectieuses à l'Hôpital Henri-Mondor de Créteil. "Ce sont des vaccins un peu particuliers qui sont à -20 [degrés]. (...) Ce n'est pas aussi simple qu'un vaccin contre le tétanos ou un vaccin contre la Covid à l'heure actuelle."
De son côté, la mairie de Paris pointe du doigt un manque d'infirmiers et de médecins pour assurer les injections. "On est en période de vacances, on est encore en période de Covid, le personnel soignant est évidemment complètement surmené et épuisé", pointe Anne Souyris, adjointe en charge de la Santé à Paris.
Alors pour attirer plus de personnel dans les hôpitaux, la municipalité appelle l'Etat à augmenter les salaires des infirmiers et des médecins.
Elle prévoit également l'ouverture de créneaux de vaccination contre la variole du singe au centre de santé Edison du 13e arrondissement dès mardi, avec des rendez-vous disponibles sur la plateforme Doctolib.