"Une répression indigne": des élus parisiens dénoncent le maintien de l'ordre lors de la manifestation place d'Italie

Des canons à eau en action le 18 mars 2023 Place d'Italie, à Paris, théâtre de heurts avec la police et de dizaine d'arrestations, en marge d'une manifestation dénonçant l'usage du 49.3 pour faire passer la réforme des retraites - Geoffroy Van der Hasselt © 2019 AFP
"Ce qui s'est passé hier à Paris n'a rien de 'maintien de l'ordre' par la BRAV". Au lendemain de la manifestation spontanée dans le 13e arrondissement de Paris, en marge de laquelle 110 personnes ont été arrêtées, la question du maintien de l'ordre a été soulevée par plusieurs élus parisiens.
Avec, en tête, David Belliard, adjoint à la maire de Paris, en charge de la transformation de l'espace public et des mobilités, qui dénonce une "répression indigne", des "brutalités injustifiées", et des "gardes à vue arbitraires". "Une enquête doit être menée", poursuit l'adjoint, qui demander à "faire cesser cette montée dangereuse de la violence".
"Ça n’est pas du maintien de l’ordre, ça n’est pas de la gestion de foule", a renchéri Raphaëlle Rémy-Leleu, conseillère de Paris et membre d'EELV, sur Twitter.
"Il y a une tactique qui est celle du choc, la montée en tension sert un objectif politique. Quant à la répression elle a plusieurs effets néfastes, avec des victimes directes des violences, la hausse des dégradations, et aussi, très logiquement la dégradation du lien police population", regrette-t-elle, avant de conclure: "Une police républicaine ne peut pas user de la peur comme arme de dissuasion".
Un usage disproportionné de la force?
Le rassemblement, qui a réuni 4200 personnes, s'est organisée après la fermeture de la préfecture de police de la place de la Concorde aux manifestants. "Le fait qu'aucun rassemblement n'ait pu se constituer place de la Concorde a entraîné un déport d'éléments radicaux vers le secteur place d'Italie, où de nombreuses interpellations ont pu être réalisées", a ainsi confié une source policière à BFMTV.
De nombreuses vidéos partagées sur les réseaux remettent en cause l'utilisation de la force par les policiers. Une vidéo, filmée par un journaliste, montre notamment des manifestants assis, les mains sur la tête, entourés par des policiers.
Sur une autre séquence, plusieurs dizaines de manifestants sont alignés le long d'un mur, assis, surveillés par des membres des forces de l'ordre.