Propos d'Anne Hidalgo sur EELV: pour David Belliard, la maire "est peut-être allée trop loin"

"Si nous sommes hors de la République, il faut qu'elle nous dise qu'elle ne veut plus travailler avec nous". Invité de BFM Paris ce lundi matin, David Belliard, adjoint EELV à la mairie de Paris en charge des transports, a demandé à Anne Hidalgo de clarifier ses propos tenues ce week-end sur le groupe écologiste.
Samedi, interrogée sur BFMTV, Anne Hidalgo a dénoncé "un problème de rapport à la République" chez ses alliés écologistes à la mairie de Paris, après le vote mardi pour qu'un lieu de la capitale soit nommé en hommage à Samuel Paty, le professeur décapité à Conflans-Sainte-Honorine.
"Peut-être qu'elle est allée trop loin", a estimé sur BFM Paris David Belliard. "Lorsqu'on utilise des nouvelles qui sont fausses, lorsqu'on dénigre, il en reste toujours quelque chose", a-t-il ajouté.
Un vote au cœur des tensions
Au coeur des tensions, le vote de la semaine dernière sur la dénomination d'un lieu en hommage à Samuel Paty. Lors des débats avant le scrutin, la présidente du groupe EELV Fatoumata Koné, était intervenue expliquant "partager l'émotion" autour de l'attentat mais s'étonnant que la décision de nommer un lieu en hommage à Samuel Paty intervienne si tôt. L'élue avait alors souligné que la pratique voulait qu'un délai de cinq ans soit observé entre le décès d'une personne et l'attribution de son nom à un lieu.
Toutefois, lors du vote, le groupe a voté en faveur du principe de désigner un lieu au nom de l'enseignant assassiné, contrairement à ce qu'a laissé entendre la maire de Paris. Un bug technique avait aussi créé la confusion, avec initialement 5 élus EELV comptabilisés parmi les non-votants.
Selon David Belliard, une "discussion politique" doit avoir lieu entre Anne Hidalgo et Fatoumata Koné. "Nous verrons ce qui sortira de cet entretien", a prévenu David Belliard.
"Pas de problème" au second tour des élections
L'adjoint EELV à la mairie de Paris, qui attend "une clarification, des mots publics, pas uniquement privés", se dit toutefois prêt "à continuer à travailler" avec Anne Hidalgo. "J'ai besoin qu'on se dise si oui ou non nous avons un même socle de valeurs", a-t-il fixé comme condition.
"Les enjeux sont tels qu'on ne peut pas se permettre la désunion, le mensonge et les fakes news", a poursuivi l'ancien candidat EELV à la mairie de Paris, qui n'a pas manqué de rappeler l'accord passé en juin 2020, pour le second tour des élections municipales. A ce moment-là, "ça ne posait pas de problème".