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Paris Île-de-France

"Paris est victime d'un conflit social": la mairie se défend face à la grève des éboueurs dans la capitale

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Le mouvement de grève des éboueurs et des agents de la ville de Paris est reconduit au moins jusqu'à lundi prochain.

Les déchets continuent de s'amonceler dans les rues de Paris. Alors que 6600 tonnes d'ordures ont été recensées dans la capitale ce mardi, à la neuvième journée de grève des éboueurs contre le projet de réforme des retraites, le mouvement a été reconduit ce mardi.

Une situation vivement critiquée par l'opposition, les membres du gouvernement et les habitants, à laquelle la mairie de Paris s'est défendue ce mardi en fin de journée. Après plusieurs jours de silence, la municipalité a affirmé, en conférence de presse, être "victime d'un conflit social" en rejetant la faute sur le gouvernement.

"Je trouve insupportable que les villes, en l'occurrence Paris, sur ce sujet de l'enlèvement des ordures ménagères, se trouvent victimes d'un conflit social et de l'incapacité du gouvernement par le débat parlementaire de trouver une issue positive à la situation", a martelé Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris (PS).

"Beaucoup plus qu'un service minimum"

"Je regrette la situation actuelle mais nous ne pouvons avoir que des mesures palliatives au regard des enjeux du ramassage des ordures ménagères", a précisé Emmanuel Grégoire. Selon l'élu socialiste, la municipalité est en mesure de ramasser entre "50 et 66% des ordures" quotidiennement et assure tout mettre en oeuvre pour "prévenir les risques d'insécurité et d'insalubrité pour éviter que le pire se transforme en drame".

"Nous avons ramassé 23.000 tonnes de déchets depuis 10 jours, c'est beaucoup plus qu'un service minimum", a-t-il enfin lâché alors que des élus d'opposition dont Rachida Dati, maire du 7e arrondissement, réclamait à la mairie d'agir.

Emmanuel Grégoire a également assuré qu'ils mettront en sécurité le parcours de la manifestation "avec les conditions opérationnelles qui sont celles que nous autorise le gouvernement avec son projet de loi de réforme des retraites". La préfecture de police avait en effet demandé à la ville d'enlever les poubelles sur l'itinéraire que vont emprunter les manifestants.

La mairie solidaire du mouvement

"Nous sommes tous victimes de l'entêtement du gouvernement", a ajouté l'élu en conférence de presse en précisant que "personne ne se réjouit de la situation déplorable dans laquelle Paris, et d'autres villes en France, se trouvent".

Emmanuel Grégoire a ainsi réaffirmé le soutien de la municipalité au mouvement social et a précisé que "jamais Anne Hidalgo et son équipe n'engageront des mesures destinées à briser un mouvement de grève".

La maire de Paris a par ailleurs annoncé ce mardi l'interruption du conseil de Paris, de ce mercredi, entre 14h30 et 16h. La décision a pour but de permettre aux élus de rejoindre les rangs des manifestants qui défileront dans les rues de la capitale pour protester contre la réforme des retraites.

Juliette Vignaud