"On a des urgences à financer": Valérie Pécresse dénonce les mesures visant l'Île-de-France pour réduire le déficit

La région Île-de-France va devoir faire des économies en 2025. Une réalité, causée par les mesures décidées par le gouvernement Barnier, qu'a regretté Valérie Pécresse mardi 12 novembre lors de sa conférence de presse sur le budget 2025. La présidente de la région a regretté un "coup de rabot".
"Nous ne sommes en rien responsables de la hausse de la dette de l'État, de la hausse du déficit. Je rappelle que l'État ne donne pas de dotation de fonctionnement à la région Ile-de-France. La région perçoit des taxes et là, on va nous priver du revenu de ces taxes", a-t-elle dénoncé.
Le projet de loi de finances pour 2025, largement réécrit à l'Assemblée nationale, prévoit un effort de 5 milliards d'euros pour les collectivités afin de ramener le déficit public à 5% du PIB.
Une baisse drastique des recettes
De son côté, Valérie Pécresse indique que "la région va être impactée de deux manières". Tout d'abord, par la surestimation des hypothèses de croissance du gouvernement et donc des recettes de TVA" que l'Île-de-France devait recevoir. "Ce qui fait qu'on a été privé sur 2024 d'une bonne partie de nos recettes", souffle-t-elle.
"Et pour 2025 c'est un deuxième coup de rabot. C'est l'État qui a décidé de priver la région Île-de-France à la fois de la dynamique de ces recettes fiscales mais aussi d'une partie de ces recettes de fonctionnement. De manière arbitraire et unanime", fustige Valérie Péresse.
Entre 2024 et 2025, les recettes de la région vont connaître une baisse drastique de 321 millions d'euros, avait appris BFM Paris Île-de-France le 22 octobre dernier, auprès de l'entourage de Valérie Pécresse.
Cette dernière avait d'ailleurs envoyé une lettre le 18 octobre dernier aux présidents des groupes politiques du conseil régional, alertant sur les économies à venir. Dans sa missive, Valérie Pécresse dénonçait un "coup de rabot aveugle" du gouvernement qui "s'applique aux collectivités, indépendamment des mesures de bonne gestion et d'économies qu'elles ont pu prendre jusque-là".
"Ce n'est pas comme ça qu'on gère la France"
Ce mardi, Valérie Pécresse a toutefois affirmé soutenir le gouvernement Barnier "parce que malheureusement notre pays n'a pas le choix que de voter un budget aujourd'hui".
"Je pense que le Sénat va remettre un peu de raison dans ce qui sera présenté aux parlementaires. Mais je suis très insatisfaite, il y a un côté prime à la mauvaise gestion dans cette façon de faire", regrette-t-elle. Ajoutant: "c'est parce que c'est l'Île-de-France, ça rapporte toute de suite 220 millions et qu'il n'y a qu'une personne qui hurle. Mais ce n'est pas comme ça qu'on gère la France."
La présidente de la région Île-de-France l'affirme: "Tous les projets que je soutiens sont essentiels."
"On a des urgences à financer, on avait l'argent pour les financer et on ne l'a plus. Je suis vraiment très triste. Toutes les décisions de suspension de crédit que je prends, je les prends vraiment à contrecœur", termine Valérie Pécresse.
Les députés sont appelés ce mardi à voter une partie "recettes" du projet de budget pour 2025, qui n'a plus rien à voir avec le texte déposé par Michel Barnier début octobre après les victoires de la gauche. L'Assemblée a jusqu'au 21 novembre au maximum pour examiner le budget de l'État en première lecture, sauf rejet ce mardi.
Ensuite, place au Sénat: du 18 au 23 novembre pour le budget de la Sécurité sociale (vote solennel le 26), et du 25 novembre au 12 décembre pour le budget de l'État.