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Paris Île-de-France

Notre-Dame de Paris: la réouverture en 2024, un objectif "tendu et compliqué"

Travaux de reconstruction de Notre-Dame le 15 avril 2021

Travaux de reconstruction de Notre-Dame le 15 avril 2021 - Ian LANGSDON © 2019 AFP

Interrogé par Le Figaro, le Général Jean-Louis Georgelin, président de l’établissement public en charge de la restauration de l'édifice, met en avant les difficultés à respecter les délais fixés par Emmanuel Macron.

2024, c'est l'année qui doit en principe marquer la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Un objectif affiché par Emmanuel Macron au lendemain de l'incendie, il y a trois ans. Ce dernier semble difficilement tenable à ce jour, mais pas impossible à atteindre pour autant.

En attestent les propos du Général Jean-Louis Georgelin, président de l’établissement public en charge de la restauration de l'édifice, ce vendredi soir sur le site du Figaro: "2024 est un objectif tendu, rigoureux et compliqué. Mais c’est surtout une ambition au service d’une mobilisation de tous".

Jean-Louis Georgelin se veut optimiste et promet que ses équipes se battront "pour gagner cette bataille, et pouvoir ouvrir au culte, en 2024. À cette date, Notre-Dame sera complètement nettoyée, au point que les visiteurs auront un choc visuel en entrant".

"Le monde entier regarde"

Si la question de la faisabilité se pose, c'est notamment parce que le chantier a connu différents ralentissements depuis ses débuts, avec un risque de pollution au plomb, la crise sanitaire et des aléas climatiques.

L'intéressé met en avant les capacités d'adaptation de ses équipes et dit croire en leurs capacités à trouver des ressources en cas d'obstacles: "Le monde entier regarde l’avancement de la cathédrale et je n’ai pas envie de rejoindre la cohorte de ceux qui n’aboutissent pas".

Au total, 340.000 mécènes issus de 150 pays ont contribué aux donnations pour redonner à Notre-Dame ses allures d'antan. Sur les 846 millions d'euros glânés, 150 ont été alloués à la première phase des travaux -consolidation et sécurisation de l'édifice-, dont la fin remonte à août 2021.

Selon Jean-Louis Georgelin, 550 millions d'euros seront nécessaires pour financer la deuxième étape: "Achever le nettoyage intérieur de la cathédrale, grand orgue inclus, pour restaurer les maçonneries et les voûtes endommagées par l’incendie, pour reconstituer les charpentes, les couvertures et la flèche, ou encore, pour renouveler les équipements techniques". Un budget, dit-il, qui tient compte de l'inflation. Les 146 millions d'euros restants seront dédiés à la restauration de l'extérieur du lieu de culte.

La ministre de la Culture attendue sur les lieux

Dans une logique d'anticipation, les ouvriers à pied d'œuvre sur le site de Notre-Dame équiperont la cathédrale d'un "dispositif inédit de brumisation" pour réduire les risques d'incendie. Le Général l'assure: "Les premiers résultats sont excellents".

Autre nouveauté: si les couvertures "seront refaites à l'identique", et donc en plomb, "un système permettant de recueillir toutes les eaux de pluie, puis de les traiter avant de les rejeter dans les égouts" doit voir le jour. Une première pour une cathédrale, d'après le président de l’établissement public en charge de la restauration.

Selon les informations du Figaro, Rima Abdul Malak, la nouvelle ministre de la Culture, prévoit de se rendre sur le site du chantier. Il y est attendue dans les prochains jours.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions