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Mort de Nahel: nouvelle soirée de tensions à Nanterre et en Île-de-France

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Des tensions ont éclaté à Nanterre en marge de la marche blanche pour Nahel, qui a rassemblé plus de 6000 personnes. La brigade de recherche et d'intervention a notamment été mobilisée dans la ville des Hauts-de-Seine.

Nouvelle journée de tensions en Île-de-France. De nouveaux incidents ont eu lieu ce jeudi en marge de la marche blanche en hommage à Nahel, tué par un tir policier à Nanterre en début de semaine.

Le cortège de plus de 6000 personnes s'est élancé en début d'après-midi depuis l'avenue Pablo-Picasso, laissant rapidement place à des tensions et des incidents. Plusieurs départs de feux ont été constatés sur place. Des affrontements avec les forces de l'ordre ont continué au cours de la soirée.

À Nanterre, 19 interpellations marge de la marche blanche, a appris BFMTV auprès de la préfecture de police. Après ce rassemblement, 8 autres personnes ont été interpellées.

5000 policiers et gendarmes déployés à Paris

Plus tard dans l'après-midi, la situation s'est envenimée, avec de nouvelles scènes de violences urbaines. Une banque a notamment été incendiée à Nanterre, le feu menaçant un temps les habitations des étages supérieurs, avant d'être maîtrisé par les pompiers.

Un hélicoptère de la gendarmerie a été mobilisé pour surveiller la ville des Hauts-de-Seine, alors même que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé le déploiement de 40.000 effectifs à travers la France ce jeudi, dont 5000 juste pour Paris.

La BRI (brigade de recherche et d'intervention) a été mobilisée en fin d'après-midi à Nanterre. Un véhicule blindé de la BRI a par ailleurs été déployé en fin de soirée.

La préfecture de police de Paris a quant à elle diffusé dans la soirée un arrêté préfectoral autorisant la captation, l'enregistrement et la transmission d'images par drones dans plusieurs communes des Hauts-de-Seine et de Seine-Saint-Denis, et ce jusqu'à 6h vendredi matin.

Des couvre-feux en Île-de-France

Ailleurs en Île-de-France, la situation est également restée tendue ce jeudi soir. Au lendemain d'une nuit déjà particulièrement agitée, les mairies de Clamart (Hauts-de-Seine) et Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) ont instauré un couvre-feu jusqu'au lundi 3 juillet.

"Nous mettons en place un couvre-feu de 23h00 à 6h00 du matin jusqu'au lundi 3 juillet sur plusieurs secteurs de la ville qui ont été compliqués hier soir et qui risquent de l'être ce soir", a déclaré sur BFMTV Zartoshte Bakhtiari, maire de Neuilly-sur-Marne, qui s'est dit "très inquiet" de la situation.

Dans la ville de Seine-Saint-Denis, sept véhicules de la police municipale avaient été brûlés mercredi soir, tout comme une partie du commissariat. À Clamart, le couvre-feu est entré en vigueur dès 21h.

Plus tôt dans la journée, BFMTV avait appris de sources concordantes l'arrêt de la circulation des bus et tramways dès 21h dans toute l'Île-de-France. Une décision qui ne devait à l'origine concerner que les quartiers touchés par les violences urbaines, mais qui a finalement été étendue à toute la région.

Les tensions ont été nombreuses ailleurs en France ce jeudi soir. À Marseille, Lille, Bordeaux et Lyon, le Raid a été déployé après des violences urbaines qui ont éclaté dans la soirée. Un hélicoptère de gendarmerie a également été mobilisé à Marseille en renfort aux policiers.

Peu avant minuit, le ministre de l'Intérieur annonçait plus de 100 interpellations en France au cours de la soirée.

Laurène Rocheteau