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Île-de-France: David Belliard assure que l'abaissement de la vitesse sur le périphérique est "bénéfique"

David Belliard le 3 juillet 2020 à Paris

David Belliard le 3 juillet 2020 à Paris - Bertrand GUAY © 2019 AFP

L'élu écologiste de la mairie de Paris assure que baisser la vitesse sur le périphérique après les JO est une mesure "de bien commun qui a un intérêt collectif".

L'abaissement de la vitesse sur le boulevard périphérique parisien est une mesure "bénéfique" pour les riverains comme les automobilistes, a réaffirmé mercredi 10 janvier l'adjoint à la voirie de la capitale, alors que mairie et État ont engagé un bras-de-fer au sujet d'une nouvelle diminution.

"C'est une mesure de bien commun qui a un intérêt collectif", a martelé l'élu écologiste David Belliard auprès de l'AFP, dix ans jour pour jour après la réduction, le 10 janvier 2014, de la vitesse de 80 km/h à 70 km/h sur l'anneau de 35 km qui ceint la capitale.

"Diminuer la vitesse maximale" fluidifie le trafic

Depuis, les quelque 550.000 riverains de l'autoroute urbaine ont connu une "réduction des nuisances sonores, notamment la nuit: un peu plus d'un décibel en moins la nuit, et 0,5 décibel le jour", a fait valoir l'adjoint à la Transformation de l'espace public.

Selon lui, "il aurait fallu enlever 25% du trafic la nuit" pour arriver à un résultat "équivalent" sans abaissement de la vitesse.

La précédente diminution de la vitesse a aussi permis "une baisse de 15%" des accidents "sur les premiers mois" qui ont suivi son introduction, a poursuivi David Belliard qui dit se baser sur une étude de l'époque de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).

Autre évolution, "contre-intuitive", la "hausse de la vitesse moyenne" constatée depuis: de "32,6 km/h en 2013, elle est passée en 2014 à 38,4 en moyenne et aujourd'hui, un peu plus de 40 km/h", a affirmé David Belliard.

"Diminuer la vitesse maximale, c'est limiter les à-coups, les effets d'accélération et de décélération, ce qui fluidifie le trafic", a-t-il relevé.

Une mesure critiquée par la droite

La mairie dirigée par Anne Hidalgo (PS) avait dit fin novembre sa volonté de limiter la vitesse sur le périphérique à 50 km/h après les Jeux olympiques (26 juillet-11 août), en plus de réserver l'une des voies au covoiturage.

Mais le ministre des Transports, Clément Beaune, avait affirmé que l'Etat "ne validera(it) pas" cette mesure. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, avait dénoncé une mesure "antisociale" et susceptible de générer davantage de bouchons et donc d'émissions de CO2.

"Si le gain environnemental d'un passage de 130 à 110 km/h est démontré, celui de 90 à 70 est déjà très discutable tant en matière de pollution au NO2 qu'en matière de bruit", avaient aussi affirmé cinq élus parisiens de droite dans une tribune.

"Aucune des études publiées n'a jamais démontré l'intérêt d'un passage de 70 à 50km/h", ont-ils aussi fait valoir.

Au lendemain des Jeux, "je signerai l'arrêté réduisant la vitesse à 50 km/h", a réaffirmé Anne Hidalgo mercredi lors de ses voeux. Si "le gouvernement s'oppose à une mesure de santé publique, il prendra ses responsabilités et fera un recours, et ensuite la justice tranchera", anticipe David Belliard.

M.L. avec AFP