Famille décimée à Meaux: deux jours après le drame, les voisins restent dans l'"incompréhension"

Une quartier sous le choc. Deux jours après la découverte de cinq cadavres, une mère et ses quatre enfants, dans un appartement de Meaux (Seine-et-Marne), les voisins de la famille décimée témoignent sur BFMTV. Nadine, une "amie très proche" de la mère de famille, reste "très très traumatisée".
"Je n'arrive pas à expliquer", confie-t-elle sur notre antenne, "je ne comprends pas ce qu'il s'est passé".
Une mère de famille "joyeuse"
Pour la Meldoise, rien au sein de cette famille ne laissait présager un tel drame. Selon elle, la mère de famille ne se sentait "pas du tout" menacée par son conjoint et ne s'était jamais confiée sur les problèmes de son époux.
"Elle aimait beaucoup sa famille et beaucoup son mari", affirme encore Nadine sur BFMTV.
Alexandra, une autre voisine de la famille, parle aussi d'un "choc". Le dimanche 24 décembre, elle avait encore son amie au téléphone peu de temps avant sa mort. "Elle était contente, elle était joyeuse", décrit-elle. "Vers 20h30 j'ai envoyé mon fils chez eux pour qu'il puisse récupérer de la farine, il a sonné, il (le père de famille, ndlr) a répondu en lui disant de repasser demain parce que tout le monde dort".
Comme Nadine, Alexandra tente alors de joindre la mère de famille, sans succès: "Après on s'est dit qu'on l'appellera dès demain".
"Je n'ai jamais pensé qu'il pouvait faire du mal"
Le père de famille, suspecté d'avoir tué sa femme et ses quatre enfants, a été interpellé le mardi 26 décembre à Sevran (Seine-Saint-Denis). Déjà connu pour des faits de violences conjugales commis en 2019 et souffrant de "troubles dépressifs et psychotiques", son état de santé a toutefois été jugé compatible avec le régime de la garde à vue.
Lors de son audition de mercredi, l'homme a reconnu les faits. Il devrait être présenté ce jeudi à un juge d'instruction en vue de sa mise en examen et de son éventuel placement en détention provisoire.
Si Nadine parle d'un homme "très accueillant" et "mettant à l'aise", elle le décrit également comme étant une personne "très réservée, très calme, qui ne parlait pas beaucoup".
"II s'occupait beaucoup des enfants, les emmenait à l'école, partait les récupérer... Je reste quand même dans l'incompréhension", poursuit-elle.
Alexandra qui était "souvent" avec le couple et connaissait "le problème" du mari, parle également d'un père de famille "gentil" qui "aimait bien ses enfants".
"Des fois, quand Béatrice criait sur les enfants, il lui disait de ne pas crier sur eux. Je n'ai jamais pensé qu'il pouvait faire du mal à ses enfants. Jamais jamais", poursuit-elle. "Elle ne montrait pas forcément qu'elle s'inquiétait de son côté [...] Elle n'a jamais dit qu'elle voulait partir. Pour elle laisser tomber quelqu'un qui est malade ça n'existait pas", ajoute Alexandra.
Une marche blanche prévue
La voisine raconte toutefois qu'"après ce qu'il s'est passé en 2019, elle (la mère de famille, ndlr) était quand même inquiète".
"Elle était plus derrière lui pour qu'il puisse bien prendre ses médicaments. C'était le plus important, elle écrivait une note sur le frigo, l'appelait [...] Peut-être qu'il a négligé un peu".
Les voisins de la famille ont déposé une demande de manifestation en préfecture pour une marche blanche pour rendre hommage à la mère et à ses enfants tués. Ils attendent désormais une réponse des autorités.