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"C'était tentant": l'un des "grands-pères" accusés d'avoir braqué Kim Kardashian à Paris en 2016 témoigne

Yunice Abbas (image d'illustration).

Yunice Abbas (image d'illustration). - JOEL SAGET © 2019 AFP

Yunice Abbas, l'un des auteurs présumés du braquage de la star américaine Kim Kardashian à Paris en 2016, est revenu sur les faits, lors de l'émission "Sept à Huit" sur TF1. Il retrace notamment les conditions de ce qu'il imaginait comme son dernier faits d'armes.

Dix suspects du braquage de Kim Kardashian, survenu à Paris en 2016, vont être jugés à partir du lundi 28 avril devant la cour d'assises de Paris. Parmi eux, Yunice Abbas, membre du groupe surnommé les Papys Braqueurs, a, une nouvelle fois, donné le récit de cette soirée rocambolesque.

À cette période, le sexagénaire est un "jeune retraité, qui a du mal à boucler ses fins de mois", a-t-il indiqué, lors de l'émission Sept à Huit sur TF1. Une proposition lui parvient alors, qui pourrait lui permettre "d'envisager l'avenir sous un meilleur jour".

Son "dernier" gros coup

Il s'agit selon l'homme au casier déjà garni de plusieurs condamnations pour des faits notamment liés à des braquages, de faire son "dernier" gros coup. "En fait, c'était vraiment le dernier", rit-il. En 2021, Yunice Abbas avait déjà fait le récit de ce "gros coup" dans un livre J'ai séquestré Kim Kardashian, publié aux éditions L'Archipel. Devenu depuis ces faits, un habitué des médias, Yunice Abbas rappelle que parmi les membres suspectés du braquage, tous sont "des grands-pères [...] plus ou moins mouillés dans les braquages".

Ce dernier aura passé près de 20 ans de sa vie en prison. Sa dernière peine a pris fin en 2006. Il apprend alors qu'un "diamant de 20 carats se balade, qu'il n'est pas protégé". Il affirme ne pas savoir à qui il appartient, mais son estimation à quatre millions d'euros ne le laisse pas indifférent. "C'était tentant", concède-t-il.

"Je ne savais pas qui c'était. On m'explique que c'était la femme d'un rappeur (Kanye West, ndlr). Je ne me suis pas posé de questions." Il ajoute: "On n'avait rien contre elle, comme dirait De Niro, c'est du business."

"On n'avait rien contre elle"

Dans la nuit du 2 au 3 octobre, à Paris, dans le cadre de la Fashion Week, l'influenceuse américaine loge dans l'ancien hôtel de Pourtalès, situé dans le 8e arrondissement. Les braqueurs sont à pied et à vélo cagoulés et déguisés en policier. Ils feignent d'intervenir pour une affaire de drogues afin que le concierge ouvre les accès.

Yunice Abbas raconte être resté au rez-de-chaussée tandis que ses complices montaient braquer et ligoter la star américaine. Plus de six millions d'euros de bijoux sont dérobés. "On a retiré nos affaires policières pour se remettre en civil. C'est là qu'on m'a donné un sac, je l'ai attrapé."

Alors qu'il repart à vélo, il raconte apercevoir une voiture de police face à lui. "Je me suis dit 'Ah, ça y est, c'est mort'." Fausse alerte pour le fugitif. "J'ai continué, ils ne m'ont rien demandé, ils n'étaient pas encore au courant."

Le braqueur découvre en rentrant chez lui que l'affaire s'ébruite. "On allume la télévision, les infos et sur BFMTV on entend qu'un célèbre mannequin s'est fait voler ses bijoux cette nuit. Ma femme me dit: 'C'est toi ça.'" Ainsi, il découvre la célébrité à laquelle il s'est attaqué. "Je me suis dit que c'était cuit." La star américaine sera, par ailleurs, présente lors du procès pour témoigner.

Il a reconnu les faits

Rapidement, de premières traces ADN sont identifiées. Yunice Abbas sera l'un des deux seuls individus interpellés à reconnaître son implication dès son arrestation. "À partir du moment où il y a mon ADN, je vais discuter de quoi?"

Il ajoute: "Le monde a évolué avec l'ADN, nous on a rétrogradé. Y a 20 ans, 25 ans, ce genre d'affaires serait passé inaperçu, il n'y aurait pas eu de suite."

Après ce braquage, il dit avoir reçu 70.000 euros en espèces "donné en place publique sur le trottoir". Un manque de discrétion qu'il regrette. L'argent sera saisi. Les bijoux, eux, ne seront pas retrouvés. Avant son jugement, Yunice Abbas préfère ne "pas penser" à la prison, où il a "de grandes chances de retourner". Le grand-père raconte surtout "essayer de profiter de mes petits-enfants".

Arthus Vaillant