Anne Hidalgo demande à Amélie Oudéa-Castéra de revoir "les suppressions de postes d'enseignants" à Paris

"Garantir" le bon fonctionnement de l'école publique. Dans une lettre adressée à Amélie Oudéa-Castéra, ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports du gouvernement Attal, la maire de Paris, Anne Hidalgo, lui demande de revenir "sur les suppressions de postes d'enseignants" dans les écoles publiques de la capitale.
"Ces suppressions de postes d'enseignants perpétuent les problèmes que vous devez régler, prévient l'édile. Je vous invite donc à la cohérence et à la responsabilité en revenant sur les suppressions de postes passées et à venir à Paris", ajoute Anne Hidalgo dans ce courrier.
Une déclaration qui témoigne d'"un mépris" pour l'école
Le courrier adressé à la nouvelle ministre de l'Éducation nationale, fait suite à la polémique qui entoure son arrivée rue de Grenelle.
Interrogée vendredi dernier lors d'un déplacement dans un collège des Yvelines sur la scolarisation de ses enfants à l'école Stanislas, établissement privé du 6e arrondissement de Paris, la ministre avait justifié ce choix en raison du "paquet d'heures qui n'étaient pas sérieusement remplacées".
Si la maire de Paris, ancienne candidate socialiste à l'élection présidentielle, évoque une décision qui relève de la "vie privée", elle regrette les propos d'Amélie Oudéa-Castéra.
"En tant que ministre de l'Éducation nationale, votre parole engage le gouvernement de la nation. Or, votre déclaration témoigne d'une forme de défiance et de mépris pour l'école publique, qui mérite qu'on la soutienne et non qu'on la dénigre", cingle Anne Hidalgo.
L'édile ajoute partager "l'indignation des enseignants et des parents" heurtés par sa déclaration.
Près de 160 postes supprimés à la rentrée 2024
Désormais à la tête du ministère de l'Éducation, Amélie Oudéa-Castéra détient "la responsabilité" de l'avenir de l'école publique, d'après Anne Hidalgo.
"Il vous revient de garantir son bon fonctionnement en lui donnant les moyens nécessaires pour accomplir sa mission éducative et permettre à tous les enfants de réussir leur scolarité dans les meilleures conditions", prévient l'élu.
Afin que cela soit garanti, la maire de Paris, qui évoque les questions du "remplacement des enseignants" et celle "des classes surchargées", veut que le recrutement soit à la hauteur. Et en "nombre suffisant".
"Gabriel Attal a prévu pour la rentrée de septembre 2024 la suppression de 125 postes d'enseignants à Paris dans le premier degré et 128 postes dans le second degré", regrette Anne Hidalgo.
Des suppressions qui "s'ajoutent" à celles déjà mises en place en 2023 et qui ont conduit à la fermeture de "plus de 170 classes dans les écoles parisiennes", soit l'équivalent de "trois collèges".
En visite à l'école Littré ce mardi, la ministre a de son côté indiqué être en poste "pour faire vivre l'école". Huée à son arrivée, Amélie Oudéa-Castéra a par ailleurs présenté ses "excuses" aux enseignants, pour ses propos sur l'école du 6e arrondissement.