Paris: la mairie dénonce la suppression programmée de 125 classes du premier degré

Une salle de classe dans une école élémentaire à Paris, le 2 septembre 2019 - Martin BUREAU © 2019 AFP
La mairie de Paris a dénoncé mercredi la fermeture, envisagée selon elle par le rectorat, de 125 classes dans le premier degré à la prochaine rentrée, alors que la capitale a déjà perdu environ 160 classes en 2023.
"C'est une très mauvaise nouvelle en ce début d'année: 150 fermetures sont déjà annoncées pour le 1er degré qui s'ajoutent aux 180 classes fermées en 2023. Et c'est sans compter les collèges", a fait valoir la maire Anne Hidalgo lors de ses vœux à l'hôtel de ville.
Contacté par l'AFP, son adjoint (PS) à l'Éducation Patrick Bloche précise que le rectorat prévoit en réalité un solde de "125 classes en moins, parce qu'il y aura sans doute 25 ouvertures" dans le même temps. Contacté par l'AFP, le rectorat n'a pas confirmé ses chiffres.
Déjà 155 postes supprimés en 2023
Dès le 21 décembre, le syndicat d'enseignants du premier degré SNUipp-FSU Paris dénonçait le fait que "sur les 650 postes supprimés nationalement, 125 (seraient) retirés à l'Académie de Paris à la rentrée prochaine".
La rentrée 2023 avait déjà vu la suppression de 155 postes d'enseignants dans le primaire, entraînant la fermeture nette d'une quantité de classes comparable, et de 182 postes dans les collèges et lycées.
"Ces fermetures de classes dans les écoles ou les collèges représentent l'équivalent de la fermeture de 19 écoles primaires et trois collèges", avait déploré le Conseil de Paris en juin.
Décélération de la baisse de la démographie scolaire
Patrick Bloche a déploré des "chiffres totalement excessifs" au vu de la "décélération de la baisse de la démographie scolaire" dans la capitale, qui compte 108.000 élèves de primaire.
En effet selon lui, si Paris a connu un pic de 6.000 élèves en moins à la rentrée 2021, après la crise du Covid-19, cette baisse des effectifs n'était plus que de 4.000 en 2022, puis 2.500 en 2023, alors qu'elle augmentait parallèlement au niveau national (de 58.000 en 2022 à 73.000 au niveau national).
"La baisse de la natalité a commencé plus tôt à Paris mais elle décélère, là où elle augmente de manière très sensible de manière nationale", estime l'ex-député, qui demande une "répartition moins défavorable à Paris" avec un solde de fermeture "moitié moindre".
L'opposante LR Rachida Dati, elle, accuse Anne Hidalgo d'être "la première responsable" de "la fuite massive et continue des familles hors de Paris depuis bientôt dix ans", période pendant laquelle "123.000 personnes et 27.000 enfants ont fui Paris" selon elle.