Paris: des enseignants et parents d'élèves ont passé la nuit dans une école pour dénoncer les fermetures de classe

Face à la suppression annoncée d'une classe et d'un poste d'enseignant en septembre prochain à l'école Pierre Budin dans le 18e arrondissement de Paris, des parents d'élèves et des professeurs ont décidé de dormir toute une nuit dans l'établissement jeudi soir dans le cadre de l'opération "Nuit des écoles". Une banderole "non à la fermeture de classe de Budin" a été affichée devant l'entrée de l'établissement.
"Si on supprime une classe, on se retrouve avec des classes surchargées, une dégradation de l'enseignement et des conditions des enseignants", explique Séverine Lucas, parent d'élève au micro de BFM Paris Île-de-France.
Un constat partagé par une enseignante qui explique que "plus ils sont dans une classe, moins ils ont de temps individuel pour eux pour apprendre à lire et écrire".
180 classes doivent fermer dans Paris en septembre
Venu sur place en soutien aux parents et aux professeurs, Gilles Ménède, adjoint PS à la mairie du 18e arrondissement, a rappelé que la mairie de Paris "tient à conserver une école publique pour tous et de bonne qualité".
En mars dernier, Anne Hidalgo, avait écrit une lettre à tous les parents pour leur témoigner du soutien de la ville de Paris à leurs revendications.
Dans la capitale, 180 fermetures de classe sont programmées par le rectorat. Une décision qui s'explique par la baisse démographique. 3000 élèves de moins sont attendus dans les classes à la rentrée de septembre 2023. Mais cette justification n'a pas convaincu les associations de parents d'élèves qui évoquent "une simple logique comptable" pour expliquer ces fermetures de classe.
"Cette baisse démographique aurait pu être une chance pour prévoir une école publique de qualité avec des classes à groupes plus réduits, avec des enseignements en langues, maths ou français en demi-groupe", poursuit Sylvaine Baehrel, présidente de la FCPE 75.
D'autres actions prévues ces prochaines semaines
Une opération similaire à celle effectuée à l'école Pierre Budin s'est produite au même moment dans une autre école élémentaire du 18e arrondissement. "Nous c'est la troisième fermeture de classe en quatre ans", déplore Matthieu Sainton, président de la FCPE de l'établissement Houdon.
"C'est une école spécifique pour les enfants en situation de handicap et les enfants qui ne parlent pas français. Si on ferme des classes, ces dispositifs vont être de plus en plus difficiles à tenir dans l'école", s'inquiète-t-il.
Trois autres "Nuit des écoles" se sont déroulées dans le 12e, 13e et 20e arrondissements. D'autres actions sont prévues dans les prochaines semaines.