Fermetures de classes à Paris: le directeur de l'académie assure que "les conditions ne seront pas détériorées"

187 classes dans 180 écoles vont fermer à la rentrée de septembre 2023 à Paris.

"Les conditions vont s'améliorer." Alors que la fermeture de près de 200 classes est annoncée à la rentrée prochaine dans la capitale, le directeur de l'académie de Paris se veut rassurant. "Il n'y a aura pas une école qui aura des conditions détériorées ni difficiles", a affirmé Antoine Destrés ce jeudi soir sur le plateau de BFM Paris Île-de-France.

Selon lui, les classes ne seront pas surchargées grâce à la baisse démographique qui est enclenchée dans la capitale.

3000 élèves en moins

Selon le directeur de l'académie de Paris, il y a une baisse d'environ 20% des effectifs dans les écoles maternelles et élémentaires depuis 10 ans. Une baisse qui s'est accélérée depuis trois ans en raison de la pandémie et l'exode des familles parisiennes. Il devrait ainsi y avoir 3000 élèves en moins à la rentrée prochaine dans les écoles de la capitale.

"La baisse attendue, c'est-à-dire 3000 élèves, fait que mathématiquement, malgré les 150 retraits d'emploi, les conditions vont s'améliorer globalement", estime-t-il.

Par ailleurs, Antoine Destrés considère que les conditions d'enseignement à Paris sont meilleures qu'à l'échelle nationale avec 20 élèves par classe contre 22 en moyenne en France.

Une "logique comptable" dénoncée par les élus

Depuis l'annonce par le rectorat, les élus s'indignent et s'opposent à sa mise en œuvre. 187 classes dans 180 écoles de la capitale sont concernées par ces fermetures. Et dans le détail, ce sont 56 classes en réseau d'éducation prioritaire. Ces fermetures s'accompagnent de la suppression de 155 postes.

Les établissements sont principalement situés dans le 18e et le 20e arrondissement même si "tous les arrondissements sont touchés" insiste le directeur de l'académie.

"Les fermetures de classes sont bien plus importantes que la baisse démographique", regrette Anne-Claire Boux, adjointe à la maire de Paris en charge de la politique de la ville, sur le plateau de BFM Paris Île-de-France.

L'élue écologiste dénonce "une logique comptable" derrière ces fermetures et regrette que cette baisse démographique ne soit pas "l'opportunité de faire mieux avec les mêmes moyens".

"La destruction du service public d'enseignement continue à Paris", avait également réagi Jérôme Gleizes, vice-président du groupe écologiste au Conseil de Paris.

De son côté, la maire, Anne Hidalgo, avait adressé une lettre aux parents d'élèves pour partager son indignation. La maire PS de Paris y dénonçait un "projet inacceptable", qui constitue "une menace pour l'école publique à Paris" et une "régression majeure".

Les écoles primaires ne sont pas les seules concernées par les fermetures à la rentrée prochaine. Sept lycées professionnels et plusieurs collèges ne rouvriront pas en septembre.

Juliette Vignaud