"A 3 jours près, elle mourait": une mère retrouve sa fille de 14 ans dans le camp des consommateurs de crack à Paris

"On a eu de la chance". Endy, une adolescente de 14 ans, a fugué de son domicile familial situé à Saint-Brieuc, en Bretagne, le 17 janvier dernier. Consommatrice de crack, elle a été retrouvée ce lundi dans un campement de toxicomanes, porte de la Villette, dans le 19e arrondissement de Paris. Au micro de BFM Paris, sa mère Marine fait part de son soulagement.
"Avec son père, on a décidé de venir ce lundi sur l'arrondissement du 19e. Les patrouilles ont lancé l'information comme quoi on cherchait la gamine de 14 ans qui serait au parc. On a eu de la chance, Endy est juste sortie de la tente où elle vivait et elle a été interpellée", témoigne sa mère.
"À trois jours près, elle mourait"
Endy n'en n'est pas à sa première fugue: en septembre dernier, sa mère l'a même retrouvé dans un état grave.
"À trois jours près, elle mourait. Elle avait perdu 20 kilos, elle était pleine de pus. [Il y a] toujours cette problématique avec Endy, c'est qu'elle a toujours normalisé ça et qu'on se pose même la question: est-ce qu'il n'y a pas un trouble psychiatrique en fait?", explique Marine.
L'adolescente a été prise dans l'engrenage du crack très jeune. Sa mère blâme son utilisation des réseaux sociaux dès 11 ans mais également ses mauvaises fréquentations. Pour Marine, "c'est surtout l'entrée au collège qui a tout perturbé. Elle (Endy, ndlr) nous a dit: 'je deviendrai délinquante'". Cette addiction n'a pas été sans conséquence pour sa famille.
"Quand on tombe dans ce genre de problématique, la famille ne comprend pas. Le feeling d'une maman, on voit que son enfant ne va pas bien, il y a des signes... Quand on en parle autour de soit, personne ne se rend compte de ce qu'on vit au sein du foyer. C'est ça qui a été le plus difficile", affirme la mère d'Endy à BFM Paris.
Si les parents d'Endy sont soulagés d'avoir retrouvé leur fille, ils restent inquiets. Rentrée en Bretagne, l'adolescente va être placée dans un hôpital psychiatrique et sera suivie par une association.
Situation bloquée à Paris
En région parisienne, la mobilisation des collectifs anti-crack continue. Ce lundi, celui de Seine-Saint-Denis s'est réuni place Auguste Baron dans le 19e arrondissement. Les riverains dénoncent depuis de nombreux mois l'évacuation des toxicomanes vivant vers les jardins d'Eole et Stalingrad dans le secteur de la porte de la Villette, le 24 septembre dernier.
Si un déplacement des consommateurs de crack dans le 12e arrondissement de Paris a été envisagé pendant un moment, l'idée a finalement été abandonnée. Mercredi dernier, la maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé saisir la justice avec les communes de Pantin et d'Aubervilliers pour "non-action de l'Etat".