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Intempéries

Nouvel épisode méditerranéen: pourquoi pleut-il autant dans le Sud depuis le début de l'automne?

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Après l'été, les régions littorales de la Méditerranée sont souvent balayées par des phénomènes de pluies et d'orages. Cette situation n'a rien d'anormal. Toutefois, le dérèglement climatique intensifie ces épisodes.

Un nouvel épisode méditerranéen intense touche le sud du pays. Conséquence: Météo-France a placé le Gard, le Var et les Alpes-Maritimes en vigilance orange pour des risques de "pluie-inondations" et de "crues".

"Cet épisode méditerranéen, bien que moins intense que celui des 16 et 17 octobre, se distingue par sa durée et l'accumulation progressive des précipitations sur plusieurs jours", prévient l'institut météorologique, qui précise que "des cumuls importants sur de courtes périodes ne sont toutefois pas à exclure.

Octobre, le mois le plus pluvieux

Ce phénomène est "classiquement associé à une dépression atlantique qui plonge sur le golfe de Gascogne puis sur la péninsule ibérique", explique à BFMTV.com Patrick Galois, prévisionniste à Météo-France.

Depuis le mois de septembre, de tels épisodes sont récurrents sur la région, avec parfois des crues et des inondations impressionnantes. Selon le spécialiste, il est normal d'avoir des épisodes méditerranéens à l'automne. "Octobre est le mois le plus pluvieux en Méditerranée", indique-t-il.

"À cette période de l'année, la Méditerranée est encore chaude, ce qui provoque des dégradations orageuses et des pluies cévenols", ajoute le prévisionniste.

Deuxième journée la plus arrosée en 80 ans au Luc

Le phénomène qui touche le quart sud-est jusqu'à dimanche est toutefois assez exceptionnel. Dans le Var, des trombes d'eau sont tombées dans la nuit de jeudi à vendredi. Au Luc, près de 160 millimètres ont été recensés, ce qui représente cinq semaines de précipitations en seulement quelques heures.

"Avec cette intensité horaire remarquable, c'est la deuxième journée climatologique la plus arrosée sur les 80 années de données", illustre Patrick Galois.

La spécificité de la pluviométrie de cette année est ainsi due à la variabilité naturelle du climat mais le dérèglement climatique joue aussi un rôle. "Les intensités les plus fortes augmentent", explique Patrick Galois.

Dérèglement climatique

En outre, plus les températures moyennes augmentent en raison du réchauffement climatique, plus il y a de vapeur d'eau dans l'air. Un degré de plus dans l'atmosphère, c'est 7% d'humidité en plus dans le ciel.

Conséquences: des périodes de pluies plus nombreuses et des épisodes plus intenses. "Il y a une hausse du potentiel d'eau précipitable et des cumuls plus importants qu'avant", résume Patrick Galois.

À cela s'ajoute également une mer Méditerranée toujours plus chaude à l'été. Si l'eau s'est refroidie par rapport à la période estivale, "elle reste douce par rapport aux masses d'air atlantiques". Ainsi, le contraste favorise le développement d'épisodes méditerranéens.

À l'échelle plus globale du pays, la France connaît un excédent de pluie avec des conditions dépressionnaires durables depuis environ un an. Seule la région du Roussillon passe à travers les gouttes et continue d'être touchée par une sécheresse inédite.

Salomé Robles