Des fruiticulteurs inquiets par le retour du froid, alors que certains arbres bourgeonnent déjà

Des exploitants soucieux. Alors que le mercure va nettement baisser la semaine prochaine après plusieurs semaines de douceur, certains agriculteurs s'inquiètent des conséquences de ce coup de froid sur leurs exploitations.
Une nature qui "se réveille trop tôt"
Les fleurs bourgeonnent déjà dans le verger bio de 4 hectares, situé dans la commune de Méteren, près de la frontière belge, dans le Nord.

Car la douceur inhabituelle connue ces dernières semaines, la nature a pris de l'avance sur la saison. Mais ce n'est pas une bonne nouvelle pour cet exploitant agricole, alors qu'une baisse des températures s'annonce.
"Si (la nature) se réveille trop tôt, qu'il y a une floraison et une gelée à -10°C pendant quatre jours, je perds 95% de ma récolte", s'inquiète Damien Herreman, responsable des vergers de Météren, au micro de BFMTV.
Des feux près des arbres fruitiers
Pour faire face à la chute du mercure, l'exploitant agricole a une parade: il prévoit déjà d'allumer des feux circonscrits tout le long de ses rangées de pommiers. Une méthode qu'il est désormais contraint d'employer régulièrement.
"Sur les 3-4 ans, on a fait du feu parce qu'il y a des périodes de gel récurrentes maintenant depuis quelques années. Du temps de mon père, c'était une fois tous les dix ans", assure Damien Herreman.
Ne pas revivre le gel de l'année passée
Le coup de froid à venir est cependant une bonne nouvelle pour d'autres agriculteurs, comme Étienne Duquesne, maraîcher à Deûlemont, dans le Nord, dont l'exploitation compte des poireaux et des choux.
"Entre 10°C et -5°C, ce sont des températures normales. C'est quand même l'hiver, quand il fait 15°C au mois de janvier, ce n'est pas normal", estime-t-il.
Si le froid permet à ses plantations de survivre, le mercure ne doit pas descendre trop bas. "La neige, pour récolter les poireaux c'est très compliqué. Ça brûle les feuilles et ça abîme la qualité du légume", explique le gérant de la ferme Duquesne.
Tous espèrent ne pas revivre le gel destructeur connu en 2021. Cet épisode avait été reconnu calamité agricole par le ministère de l'Agriculture.