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VIDEO - Algérie: qui sont les ravisseurs d'Hervé Gourdel?

Une capture d'écran tirée d'une nouvelle vidéo diffusée par le groupe Jund al-Khilafah sur Internet, le 30 septembre.

Une capture d'écran tirée d'une nouvelle vidéo diffusée par le groupe Jund al-Khilafah sur Internet, le 30 septembre. - BFMTV

Plusieurs membres du groupe Jund al-Khilafah, à l'origine du rapt et de l'exécution du Français Hervé Gourdel en Algérie, ont été identifiés par les autorités du pays. Focus sur les membres désormais connus de ce groupe ayant prêté allégeance à Daesh.

Les autorités algériennes sont parvenues à mettre des noms sur des visages. Le ministre de la Justice algérien a annoncé, mardi, que certains des ravisseurs de l'otage français Hervé Gourdel ont été identifiés, une semaine après la décapitation de ce guide de haute montagne niçois. Hervé Gourdel, 55 ans, avait été enlevé le 21 septembre en Kabylie, dans l'est de l'Algérie, par le groupe Jund al-Khilafah, qui a prêté allégeance à Daesh (l'acronyme arabe de l'Etat islamique, ndlr). Quels membres du groupe sont désormais connus? BFMTV.com fait le point.

> D'anciens membres d'Aqmi

"Les premiers éléments de l'enquête ont permis d'identifier certains des membres du groupe terroriste" à l'origine de la mort d'Hervé Gourdel, a ainsi annoncé le ministre algérien de la Justice, Tayeb Louh, à la télévision publique algérienne, mardi, sans toutefois citer de noms. Grâce notamment à une vidéo de propagande diffusée ces dernières heures sur Internet par le groupe Jund al-Khilafah (en français, les "soldats du califat", ndlr), plusieurs anciens membres haut placés d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont été reconnus.

Abou Abdallah Othman el-Assimi figure parmi les islamistes identifiés. Il s'agit de l'un des membres fondateurs du groupe terroriste algérien GSPC, Groupe salafiste pour la prédication et le combat, l'ancêtre direct d'Aqmi. Le groupe a en effet changé de nom en janvier 2007. Soupçonné d'être le cerveau de l'enlèvement d'Herbé Gourdel, Abou Abdallah Othman, responsable d'une dizaine d'attentats sur le sol algérien, est bien connu des services du pays.

Parmi les autres visages reconnus, celui d'Abou Hayane, alias Ismail Ould Djelli, un Mauritanien de 34 ans, lui aussi ancien membre d'Aqmi, dont il aurait rejoint les rangs en 2006. Selon le site Algérie1, Il s'agirait de l'un des deux hommes qui entouraient Hervé Gourdel dans la vidéo de revendication de l'enlèvement, diffusée le 22 septembre.

Enfin, Abdelmalek Gouri, alias Khaled Abou Souleimane, présenté comme le chef du groupe, fait également parti des ravisseurs connus. Cet ancien berger de 37 ans gravite dans le milieu islamiste algérien depuis plusieurs années: il a d'abord rejoint de GIA, le Groupe islamique armé, avant de rallier le GSPC, puis de prendre la tête d'une katiba (une unité de combat, ndlr) d'Aqmi, qui aurait commis plusieurs attentats-suicides en Algérie.

> Une nouvelle vidéo diffusée mardi

Abdelmalek Gouri et les autres ravisseurs identifiés apparaissent notamment dans une nouvelle vidéo, diffusée mardi sur Internet par le groupe Jund al-Khilafah, dans laquelle celui-ci réitère son allégeance à l'Etat islamique. Selon RFI, la mise en scène de la vidéo, d'environ quatre minutes, se rapproche des méthodes de communication du groupe jihadiste opérant en Syrie et en Irak. Une trentaine d'hommes, debout ou accroupis, quasiment tous armés de kalachnikovs, sont visibles sur cette vidéo. Beaucoup ont le visage découvert.

Le parquet algérien a requis des mandats d'arrêt à l'encontre des ravisseurs identifiés, ainsi qu'une commission rogatoire pour "déterminer le lieu d'où a été postée la vidéo (de l'exécution) sur Internet". La justice a également ordonné une commission rogatoire afin d'identifier les autres membres du groupe. Malgré les importants moyens déployés par les autorités algériennes dans le massif montagneux du Djurdjura, en Kabylie, les soldats du califat restent, pour l'heure, introuvables.

Le 24 septembre, le groupe avait revendiqué l'exécution d'Hervé Gourdel dans une vidéo, après avoir lancé un ultimatum à la France pour l'arrêt de ses frappes aériennes en Irak, contre l'Etat islamique.

Adrienne Sigel, avec Antoine Heulard