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Ukraine: sur les réseaux sociaux, le combat de la Première dame contre l'invasion russe

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Tandis que son mari Volodymyr Zelensky, président de l'Ukraine, s'affiche en chef de guerre face aux Russes, son épouse, Olena Zelenska, a endossé la guerre de l'image sur les réseaux sociaux.

Engagé en tant que chef des armées de son pays dans la lutte contre l'agresseur russe, Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, peut s'en remettre à une alliée de poids sur un tout autre terrain. Son épouse, Olena Zelenska, a en effet trouvé son rôle dans la guerre contre le Kremlin: sur les réseaux sociaux, elle s'est imposée comme la figure du pouvoir de Kiev et de la résistance acharnée de son peuple.

Mettre des visages sur les noms de victimes

Depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février dernier, l'opinion internationale a découvert sous tous les angles la personnalité et le visage du président ukrainien Volodymyr Zelensky. C'est par l'écrit, en revanche, qu'elle a appris à connaître son épouse, Olena Zelenska, 44 ans et mère de leurs deux enfants, la semaine dernière.

Celle-ci a en effet publié une lettre ouverte dans la presse étrangère afin de mettre en lumière la détresse de ses concitoyens.

"Malgré les assurances des groupes de propagande soutenus par le Kremlin qui parlent d’opération spéciale, il s’agit en fait d’un massacre de civils ukrainiens. (...) Quand la Russie dit qu’elle ne fait pas la guerre aux civils, je veux d’abord dire le nom de ces enfants tués", y écrit-elle notamment.

Ces noms, c'est avant tout sur les réseaux sociaux qu'elle les livre cependant. Car cette architecte de formation, devenue salariée de la société de production de son mari puis conseillère en communication une fois celui-ci entré en politique, mène un combat numérique contre l'envahisseur.

Ainsi Olena Zelenska a évoqué ce lundi sur Instagram le sort chaotique de la petite Sasha, prise dans la bataille de Gostomel, près de Kiev, et blessée au bras: "Grâce aux efforts incroyables des bénévoles, Sasha a été évacuée avec sa famille. Elle sera soignée à l'étranger. Mais il sera bien plus difficile de panser ses plaies au coeur".

Drames individuels, tragédie collective

Dans cette publication Instagram du 6 mars, elle dévoile l'un de ces drames individuels qui composent la tragédie collective de la guerre.

"Voici Polina de Kiev, morte dans les bombardements de la capitale avec ses parents et son frère. Sa soeur est dans un état grave", légende-t-elle, au-dessus d'une photo montrant le sourire d'une préadolescente, mains tendues.

Détaillant son compte, on note aussi la photo de deux nourrissons, allongés sur des draps dans un local de fortune. "Impossible de garder son calme quand on voit ces deux jeunes patients être désormais soignés dans des abris anti-bombes", s'emporte-t-elle.

"Voici Anna , une danseuse de 12 ans. Elle a perdu ses cheveux dorés en luttant contre la leucémie. La guerre a mis en péril le traitement de centaines de jeunes patients comme elle", écrit-elle encore.

Olena Zelenska s'attache aussi à dénoncer les fausses informations que la Russie et ses partisans feraient courir autour de son mari ou du gouvernement, comme le montre cette autre publication.

Une audience de 2,6 millions d'abonnés

Enfin, la femme du chef de l'Etat - qu'elle a épousé en 2003 - révèle très crûment les réalités de la guerre, à l'instar de ce charnier de Marioupol qu'elle a exhumé lundi sur sa page. "C'est effrayant à observer", reconnaît-elle en préambule, enchaînant: "Mais nous devons regarder ces fosses communes et ne jamais les oublier".

Le feu nourri qu'Olena Zelenska alimente sur ses réseaux sociaux n'a rien d'anecdotique. Sur Instagram, elle est suivie par 2,6 millions d'abonnés. Autant de relais offerts à la cause de son gouvernement sur la scène internationale.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV