Syrie: la droite et la gauche appellent la France à "agir"

Au moins 270 civils, dont près de 67 enfants ont été tués depuis dimanche - Hamza Al-Ajweh / AFP
Droite et gauche ont appelé ce mercredi la France et la communauté internationale à "agir" pour faire cesser les bombardements du régime syrien sur le fief rebelle de la Ghouta orientale près de Damas, où environ 400.000 personnes sont assiégées.
Une "situation désespérée"
Le régime de Bachar al-Assad "a massacré depuis trop longtemps son peuple", "la situation humanitaire et militaire est désespérée" et il faut donc "que la France, que l'Onu, que les puissances internationales se mettent autour de la table", a réclamé sur Cnews Stéphane Le Foll, ancien ministre et porte-parole du gouvernement durant le quinquennat Hollande.
"Il faut agir, il faut que ça s'arrête, il faut que la France prenne toutes ses responsabilités", a-t-il insisté.
Le Drian à Moscou et Téhéran
"La France doit intervenir" et "Jean-Yves Le Drian a raison d'essayer de bouger les lignes", a jugé sur France Inter Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France (ex-LR). Le ministre des Affaires étrangères a annoncé mardi qu'il se rendrait "dans les jours qui viennent à Moscou et à Téhéran", soutiens de Bachar al-Assad, et a prévenu que "s'il n'y a pas d'élément nouveau, nous allons vers un cataclysme humanitaire".
Xavier Bertrand a lui, jugé que l'"on paie aujourd'hui tous les errements de la diplomatie internationale parce que c'était loin, parce qu'on s'accommodait de ce boucher de Damas, parce qu'il a fallu des formes d'alliance successives". Tout cela "en oubliant qu'au final (...) ce sont des gens (...) qui font les frais de tout ça et bien souvent de l'inaction de la diplomatie et du cynisme aussi parfois de nombreux dirigeants".
"On a laissé les autres gérer"
"La diplomatie française a eu beaucoup de tergiversations sur ce dossier", a déploré l'ancien ministre. "A un moment donné on s'est (demandé si) le boucher de Damas ne pouvait pas être un rempart contre les islamistes; et ça a pu être le cas. Et puis après on a laissé les choses gérées de loin par d'autres, mais ils ne les gèrent pas avec plus d'humanité, bien au contraire".
Depuis le début dimanche d'une nouvelle campagne aérienne contre l'enclave de la Ghouta, plus de 270 civils, dont près de 67 enfants, ont été tués et des centaines blessés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).