Primaires démocrates: Joe Biden sort grand vainqueur du Super Tuesday, Bloomberg se désiste

Joe Biden sort grand vainqueur du Super Tuesday ce 3 mars 2020. - FREDERIC J. BROWN / AFP
Ce fut un Super Tuesday plein de surprises. A l'issue du vote de quatorze Etats américains, Joe Biden a effectué un spectaculaire retour en force dans la course à l'investiture démocrate, laissant sur le banc de touche Bernie Sanders, Michael Bloomberg et Elizabeth Warren.
Caroline du Nord, Virginie, Texas, Tennessee, Alabama, Arkansas, Oklahoma… Joe Biden a réalisé un grand chelem dans les Etats du Sud à l'occasion de ce rendez-vous décisif qui distribue plus d'un tiers des délégués nécessaires à la nomination. Qui sont les perdants et les gagnants de ce Super Tuesday? La réponse avec notre consultant François Durpaire.

- Biden revigoré par le Super Tuesday
"Joe Biden a gagné le seul Etat du Mid-West, le Minessotta, avec neuf points d'avance sur Bernie Sanders. Grâce à ces victoires en série, il pourrait bien rester en tête sur le nombre de délégués.
L'ancien vice-président de Barack Obama dispose désormais d'environ 453 délégués, contre 382 pour Bernie Sanders (il en faut 1991 pour décrocher la nomination démocrate fin juillet, Ndlr). Et un long duel entre les deux hommes s'installe.
La question est désormais de savoir si Biden en sortira grand favori. Rien n'est encore joué mais plusieurs arguments pèsent en sa faveur. Le septuagénaire a confirmé être le champion des Afro-Américains, un électorat clé côté démocrate. Il est également le candidat qui a le plus gros soutien de la part des femmes et des habitants des zones rurales.
Par ailleurs, les prochaines élections des 10 et 17 mars prochains lui sont favorables: il dispose en effet d'une avance considérable en Floride où il pourrait remporter 219 délégués supplémentaires. Le candidat démocrate va revoir arriver les donateurs et il va bénéficier de l'effet de levier après l'abandon de Michael Bloomberg".
- Une victoire en demie-teinte pour Sanders
"En face, Bernie Sanders, considéré comme le favori depuis son démarrage en fanfare dans ces primaires, ne s'avoue pas encore vaincu. Il a engrangé son petit Etat du Vermont ainsi que celui de l'Utah et a surtout raflé la Californie, avec une avance de neuf points sur Joe Biden après dépouillement de 80% des bureaux de vote.
Il ne ressort donc pas totalement perdant de ce Super Tuesday: La Californie, c'est le 'maxi-oscar' de la soirée car il avait perdu cet Etat face à Hillary Clinton il y a quatre ans. Il confirme également sa popularité auprès de la population latino-américaine.
Le bilan reste cependant mitigé, Bernie Sanders a perdu des Etats qu'il avait pourtant acquis en 2017. De plus, l'homme de 78 ans a dépensé 20 millions de dollars pour le Super Tuesday et les échecs de cette rencontre décisive pèsent sur sa cagnotte. D'autant que Biden a gardé suffisamment de ressources pour donner encore du peps à sa campagne.
Fidèle à son style combatif, le sénateur du Vermont qui se revendique "socialiste" continue toutefois de marteler sa certitude de parvenir à la victoire finale.
"Je vous le dis avec une confiance absolue: nous allons emporter la primaire démocrate et nous allons battre le président le plus dangereux de l'histoire de ce pays", a-t-il lancé devant une foule enthousiaste, multipliant les piques envers son rival sans jamais le nommer."
- "Bloomberg et Warren se vautrent lamentablement"
"Enfin, Michael Bloomberg et Elizabeth Warren apparaissent comme les grands perdants du Super Tuesday. Ils se sont lamentablement vautrés. Warren a essuyé un revers cruel en perdant dans son propre Etat, le Massachussetts, où elle est sénatrice. Bloomberg, c'est une catastrophe industrialo-électorale. Ce mardi, il a remporté quatre délégués, alors qu'il a investi 400 millions de dollars. Ça fait cher le délégué...
Après cet échec cuisant, le milliardaire a d'ailleurs annoncé son retrait de la primaire démocrate."
"Il apporte son soutien à Joe Biden, estimant qu'il est désormais le "meilleur" candidat pour battre le président républicain en novembre. Son désistement va donc peser sur la suite des primaires avec le jeu du report des voix. Michael Bloomberg avait précédemment prévenu qu'il utiliserait ses 'millions pour faire perdre Trump et Sanders'."