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Turquie

La Turquie, cible régulière des attentats

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La Turquie a été une nouvelle fois durement frappée par le terrorisme, mardi soir, avec une triple attaque-suicide menée contre l'aéroport d'Istanbul, qui a fait 41 morts selon un bilan encore provisoire. En l'espace d'un an, le pays a été la cible de nombreuses attaques, dont cinq perpétrées par des kamikazes.

L'attaque perpétrée mardi soir par des kamikazes contre l'aéroport international d'Istanbul est la dernière d'une longue série. Car depuis un an, le pays est secoué tous les mois par des attentats, qui sont attribuées aux rebelles kurdes du PKK ou aux jihadistes de Daesh. Les attentats ayant frappé la capitale, Ankara, en octobre 2015 (103 morts), et le quartier touristique de Sultanhamet, à Istanbul, en janvier dernier (12 morts), restent notamment dans les esprits. 

Istanbul ciblée 4 fois depuis janvier

Depuis 2015, Istanbul et Ankara ont été secouées par une série d'attentats qui au total ont fait près de 200 morts, créant un climat de forte insécurité. Les attaques Les attentats ont à chaque fois visé des lieux touristiques emblématiques ou les forces de sécurité turques.

"On s'est habitué, petit à petit. Ca devient très récurrent. Depuis quelques mois, il n'y a plus aucun touriste", déplore Priscillia, une Française installée à Istanbul. C'est la quatrième fois depuis le début de l'année que la capitale culturelle du pays est visée. Istanbul avait en effet déja été visée en janvier (12 touristes allemands tués, attaque imputée à Daesh), en mars (4 touristes tués, trois Israéliens et un Iranien, également attribuée à Daesh) et début juin (11 morts dont six policiers, revendiquée par les combattants kurdes).

Jihadistes ou rebelles kurdes?

Les attentats ont été attribués soit à Daesh, qui n'en a pourtant revendiqué aucun, ou aux rebelles kurdes, notamment aux TAK, une émanation du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), la trêve entre Ankara et le PKK ayant été rompue en juillet 2015. 

Via l’une de ses branches radicales, le groupe rebelle mène régulièrement des attaques. Surtout sur des policiers et des militaires. "Le PKK a dit qu'il allait mener le combat dans des centres urbains et que les touristes pourraient être des cibles collatérales même s'ils n'étaient pas directement visés", souligne Dorothée Schmid, chercheuse à l'Institut français des relations internationales (Ifri), spécialiste de la Turquie.

Daesh lui, n’a jamais revendiqué d’attaques sur le sol turc. Mais plusieurs lui ont été attribuées. Notamment les attentats-suicide du 12 janvier et du 19 mars. Les deux fois, les cibles étaient des touristes.

"Il y a un échec de la politique turque, qui est franchement complaisante vis-à-vis de Daesh et de l'islamisme radical", fait valoir Frédéric Encel, docteur en géopolitique. "On a permis à Daesh d'exporter son pétrole, autrement dit le nerfs de la guerre, par le biais du territoire turc. C'est un véritable échec".

Adrienne Sigel, avec Anne-Sophie Warmont