Tirs sur la Turquie : l'Otan rappelle la Syrie à l'ordre

La ligne séparant la Turquie de la Syrie devant le poste-frontière de Tall al-Abyad - -
Le conflit syrien commence-t-il à déborder de ses frontières ? Une localité turque a été victime de tirs d'obus syriens mercredi, faisant cinq morts et neuf blessés. Il s'agit de l'incident le plus grave entre les deux pays depuis la destruction d'un avion militaire turc par un missile syrien en juin.
La Syrie a annoncé avoir ouvert une enquête et présentée ses "condoléances" aux familles des victimes. "Parmi les morts se trouve une femme et un enfant de 6 ans", a précisé le maire Abdülhakim Ayhan, sur la chaîne télévisée d'information CNN-Türk.
Ces tirs, dont l'origine restait à déterminer, ont frappé le village d'Akçakale, juste en face du poste-frontière syrien de Tall al-Abyad qui a récemment été le théâtre d'intenses combats entre l'armée fidèle au président syrien Bachar al-Assad et les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL). La Turquie a riposté en bombardant des positions de l'armée syrienne dans la zone du poste-frontière.
Réunion d'urgence à l'Otan
Il s'agit d'un "incident très grave qui dépasse les bornes", a aussitôt réagi le vice-Premier ministre turc Besir Atalay.
Les tirs d'obus syriens contre une localité frontalière turque constituent un "nouvel exemple du comportement dévoyé" du régime de Bachar al-Assad, a dénoncé mercredi le porte-parole du Pentagone, George Little.
Une réunion d'urgence a été convoquée à l'Otan mercredi soir au cours de laquelle "tous les Alliés ont condamné" l'incident "et apporté un message ferme de soutien à la Turquie", qui est l'un des 28 membres de l'Alliance, selon l'AFP.
Dans un communiqué diffusé à l'issue de la réunion, l'Otan a "appelé la Syrie à cesser de violer les principes du droit international".
Riposte armée d'Ankara
De son côté, Ankara a riposté aux tirs en bombardant des "cibles identifiées" le long de la frontière a annoncé Recep Tayyip Erdogan. "La Turquie ne laisserait jamais impunies de telles provocations du régime syrien, qui menacent notre sécurité nationale, dans le respect du droit international et de ses règles d'intervention", a-t-il ajouté.
Ce n'est pas la première fois que des tirs syriens visent un pays frontalier. En juillet dernier, le Liban avait lui aussi été victime de tirs syriens.
Illustration par Seref Halicioglu.