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Syrie, Ukraine, Turquie... Ce qu'il faut retenir de la conférence presse de Poutine

Vladimir Poutine - Président russe

Vladimir Poutine - Président russe - Ria Novosti - AFP

Conflit en Syrie, situation en Ukraine, tensions avec la Turquie... Le président russe  a abordé les grandes questions internationales jeudi matin lors de sa traditionnelle conférence de fin d'année devant la presse mondiale.

Vladimir Poutine donnait jeudi matin sa traditionnelle conférence de presse annuelle. Devant près de 1.400 journalistes russes et étrangers, il a abordé les grands dossiers internationaux, du rôle de la Russie dans la guerre en Syrie à aux tensions avec la Turquie, en passant par la situation en Ukraine. Tour d'horizon des principales déclarations du président russe.

> En Syrie, "soutien" à la lutte anti-Daesh

S'agissant de la Syrie, le chef du Kremlin a détaillé la force d'intervention russe contre les jihadistes de Daesh (l'acronyme en arabe de l'organisation Etat islamique, ou EI): les frappes que mène l'aviation russe dans le pays "soutiennent" non seulement l'offensive des forces gouvernementales, mais également celle de l'opposition qui combat Daesh, a-t-il affirmé.

"Nous soutenons avec des frappes leurs efforts (de l'opposition, Ndlr) dans la lutte contre l'EI tout comme nous soutenons ceux de l'armée syrienne", a déclaré Vladimir Poutine.

Selon Vladimir Poutine, Moscou est en contact en Syrie avec des composantes de l'opposition "qui veulent combattre contre l'EI et qui le font".

Dès le début de son intervention militaire en Syrie le 30 septembre, la Russie avait pourtant été accusée par les Occidentaux et les ONG de cibler avant tout l'opposition à son allié, le président Bachar al-Assad, et non les jihadistes de Daesh.

> Soutien à un projet de résolution américain

Vladimir Poutine a également exprimé son soutien envers un projet américain de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU, au sujet du texte qui doit être adopté en soirée, attaché à la destruction de ressources financières de Daesh.

"Nous soutenons en principe l'initiative des Etats-Unis d'une résolution à l'ONU", mise au point conjointement par Washington et Moscou, a-t-il affirmé.

"C'est précisément avec ce projet de résolution que le secrétaire d'Etat américain (John Kerry) est venu", à Moscou mardi, a-t-il ajouté en référence à la visite du haut responsable américain.

> "Pas de sanctions" contre l'Ukraine

Le président Vladimir Poutine a également évoqué la question de l'Ukraine. Le chef de l'Etat a réfuté toute intention d'introduire des "sanctions" contre l'Ukraine après sa décision de suspendre la zone de libre-échange liant les deux pays, assurant que Moscou n'avait pas d'autre choix vu le rapprochement entre Kiev et l'Union européenne.

"Nous ne comptons pas introduire de quelconques sanctions contre l'Ukraine", a martelé le président russe.

Vladimir Poutine a signé mercredi un décret qui suspend à partir du 1er janvier, date de l'entrée en vigueur de l'accord d'association entre Kiev et Bruxelles, l'application à l'Ukraine d'un traité de 2011 qui instaurait des tarifs douaniers préférentiels entre plusieurs ex-républiques soviétiques. Dans la pratique, les marchandises en provenance du territoire ukrainien ne pourront pas passer la frontière russe en bénéficiant de droits de douane nuls mais seront soumis à des droits de douane d'environ 7% en moyenne, a expliqué le président russe.

"Cela n'est pas notre choix, nous nous sommes battus pour que cela n'arrive pas mais on n'a pas voulu nous écouter", a-t-il assuré, jugeant que Kiev avait décidé "unilatéralement" de quitter la zone de libre-échange avec la Russie en se rapprochant de Bruxelles. 

> La Turquie a agi de manière "hostile"

Autre point chaud: la Turquie. Ankara, qui a abattu un avion militaire russe le 24 novembre au-dessus de la frontière syrienne, a agi de manière "hostile" envers la Russie, a déclaré Vladimir Poutine, se disant "révolté" par l'attitude du pouvoir turc après l'incident.

"Les actes du pouvoir turc concernant notre avion qu'ils ont abattu, n'étaient pas bienveillants mais hostiles", a-t-il martelé. "Ils ont tiré sur notre avion, des gens ont été tués. Voilà ce qui m'a vraiment révolté: si c'était vraiment un accident, comme l'a dit le gouvernement turc (...) on prend son téléphone tout de suite et on s'explique", a-t-il déclaré. 

V.R. et A.-F. L. avec AFP