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Syrie

Syrie: reportage dans un quartier alaouite de Damas

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REPORTAGE - Les envoyés spéciaux de BFMTV en Syrie, Julia Delage et Baptiste Besson, ont pu se rendre dans un quartier alaouite de la capitale, la religion du président syrien.

A Damas, les envoyés spéciaux de BFMTV, Julia Delage et Baptiste Besson, qui ont obtenu un visa des autorités syriennes, ont pu se rendre dans le quartier de Mazze 86, un quartier alaouite, la religion du président syrien Bachar al-Assad.

Là-bas, le fossé qui s'est creusé entre rebelles et loyalistes semble plus profond que partout ailleurs. Les soldats sont célébrés comme des héros. Et le récit de leurs exploits décuple le nationalisme de la population.

Le premier martyr

Walid Shaid est très connu dans le quartier. Son fils est considéré comme le premier martyr loyaliste de la guerre en Syrie. Zaher était soldat à Deraa, au sud-ouest de la Syrie, mais ce jour là, il ne portait pas d'arme, précise Walid.

Plus tard, des hommes sont venus lui dire que son fils avait été abattu par un sniper rebelle. "Évidemment je suis fier de mon fils, mais j'aurais préféré qu'il devienne martyr pendant la guerre contre Israël. Je ne peux pas accepter que mon fils soit le martyr d'une guerre contre d'autres Syriens. C'est impensable de se battre entre membre d'une même famille", déplore Walid.

Les civils kidnappés

Si les soldats tombent par devoir lors de batailles rangées, les civils, eux, sont victimes d'une guerre de rue, d'un côté comme de l'autre.

Noujoud veille seule sur ses enfants depuis le 28 janvier. Son époux a été kidnappé par un groupe jihadiste qui l'a contactée pour lui demander une macabre rançon. "Quand mon mari a disparu, un rebelle m'a appelée pour me dire que je devais le payer pour qu'on me rende mon mari. Mais mort. Je n'ai pas d'argent alors il m'a dit: 'ton mari on va le découper en morceaux'", raconte-t-elle.

Entre les soldats tombés au front et les kidnappés dont le nombre est impossible à vérifier, la population de ce quartier, qui soutient Bachar al-Assad, a développé une véritable psychose envers les insurgés. Une psychose qui permet aussi au président syrien de maintenir unis tous ceux qui le soutiennent.

De nos envoyés spéciaux et Julia Delage et Baptiste Besson