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Syrie: plus d'un million de déplacés sont rentrés chez eux depuis la chute de Bachar al-Assad

Des réfugiés syriens vivant en Turquie font la file d'attente rentrent en Syrie au poste frontière de Cilvegozu à Reyhanli le 12 décembre 2024, après l'éviction du président syrien.

Des réfugiés syriens vivant en Turquie font la file d'attente rentrent en Syrie au poste frontière de Cilvegozu à Reyhanli le 12 décembre 2024, après l'éviction du président syrien. - Yasin AKGUL

Depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre dernier, "280.000 réfugiés syriens et plus de 800.000 personnes déplacées à l’intérieur du pays sont rentrés chez eux", selon l'ONU.

La chute de Bachar al-Assad en décembre dernier permet à des milliers de Syriens d'espérer rentrer chez eux. Selon l'ONU, "depuis la chute du régime en Syrie, on estime que 280.000 réfugiés syriens et plus de 800.000 personnes déplacées à l’intérieur du pays sont rentrés chez eux." Cela fait donc un total de plus d'un million de déplacés à l'intérieur de la Syrie ou à l'étranger qui ont regagné leur domicile en un peu plus de deux mois.

"Les efforts (...) doivent cependant être plus audacieux et plus rapides, sinon les gens repartiront", a averti Filippo Grandi, le Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.

Beaucoup de Syriens "hésitent" à rentrer chez eux

Dans un rapport publié ce jeudi 13 février, l'ONU précise que "plus de 825.000 personnes déplacées à l'intérieur de la Syrie sont retournées dans leurs régions d'origine depuis décembre". Toujours d'après l'ONU, "les mouvements hors des camps de déplacés en Syrie restent limités, avec quelque 80.000 personnes quittant les sites du nord-ouest depuis décembre".

La chute de Bachar al-Assad début décembre 2024 a évidemment changé la perception des déplacés quant à un retour à leur domicile.

Selon une enquête de l'ONU, "27% des personnes interrogées avaient l’intention de rentrer chez elles dans les 12 prochains mois, contre seulement 1,7% avant la chute du régime Assad".

Mais une grande part de Syriens "hésite à rentrer". En cause: "le manque de logement ou d’accès à leurs propriétés, des inquiétudes concernant la situation sécuritaire et une perturbation des services de base et difficultés économiques, notamment le manque d’emplois."

Aujourd'hui, environ 5,5 millions de réfugiés syriens vivent dans des pays proches de la Syrie comme la Turquie, le Liban, la Jordanie, l'Irak et l'Égypte.

Fin janvier, Ahmed Al-Chareh a été nommé président de la Syrie "pour la phase de transition" et sera chargé de former "un conseil législatif intérimaire". C'est lui qui avait mené une offensive éclair de 11 jours pour renverser la dictature. La Syrie a été ravagée par plus de 10 ans de guerre civile qui a fait plus de 500.000 morts et plusieurs millions de déplacés, selon l'ONU.

Matthieu Heyman