Syrie : "attendez-vous à tout" menace Assad

Le président syrien a accordé une interview à la chaîne américiane CBS. - -
Alors que le Congrès américain commence à débattre sur une intervention en Syrie, la bataille médiatique fait rage. Le président américain, Barack Obama, a prévu de donner six interviews aux plus grandes chaînes de télévision cette semaine. Le président syrien, Bachar-al-Assad, l’a précédé en accordant une interview à la chaîne américaine CBS, dont des extraits ont été mis en ligne lundi.
"Je ne suis pas devin"
Bachar al-Assad a enjoint Washington à "s'attendre à tout" en cas d'action. "Le gouvernement (syrien) n'est pas le seul acteur dans la région. Il y a différentes parties, différentes factions, différentes idéologies", a-t-il ajouté, n'excluant pas l'emploi d'armes chimiques "si les rebelles, ou des terroristes dans la région, ou tout autre groupe, en possèdent": "je ne suis pas devin, je ne peux pas vous dire ce qui va arriver".
Il a ajouté qu'une attaque américaine reviendrait à mener "une guerre qui va aboutir à soutenir Al-Qaïda et les gens qui ont tué des Américains le 11-Septembre" lors de l'attentat contre le World Trade Center.
Assad demande toujours des preuves
Le président syrien a également appelé les élus américains à "demander à l'administration ses preuves" sur l'attaque chimique du 21 août. "Soyez transparents", a-t-il lancé. "Le monde entier est déçu par l'administration" Obama, a poursuivi Bachar al-Assad, assurant à nouveau qu'elle n'avait pas "le plus petit morceau de preuve": "nous espérions qu'elle serait différente de l'administration Bush".
Le président syrien avait déjà donné une interview au Figaro la semaine dernière, dans laquelle il estimait que "si les Américains, les Français ou les Britanniques disposaient d'une seule preuve, ils l'auraient montrée dès le premier jour".
L'interwiew accordée au présentateur américain de CBS, Charlie Rose, sera diffusée dans son intégralité dans la nuit de lundi à mardi.
"Pas de solution militaire", selon Kerry
A Londres, le chef de la diplomatie américaine John Kerry a affirmé lors d'une conférence de presse que "la fin du conflit en Syrie requérait une solution politique", estimant qu'"il n'y a pas de solution militaire".