Liban: les réfugiés syriens se sentent trahis par Obama

Les proches des victimes de l'attaque chimique présumée attendaient beaucoup du président américain. Ils ne comprennent pas son revirement.

Ils sont 184 Syriens massés dans les habitations de fortune d'un camp de réfugiés à Beyrouth, au Liban. Certains d'entre eux ont perdu des proches dans l'attaque présumée aux armes chimiques du 21 août dans la banlieue de Damas. Ils vivaient dans l'espoir d'une intervention occidentale contre le régime de Bachar al-Assad. Désormais, ils déchantent.

Rasha a 20 ans. Il y a quelques jours, elle a accouché au camp de son troisième enfant. Elle se trouve seule avec eux. Le reste de ses proches? "Morts dans l'attaque chimique". Elle attendait beaucoup des Américains. Et encore plus depuis le 21 août, date où sa vie a basculé. "On avait de l'espoir. On a attendu deux ans. Mais il n'ont rien fait..."

"Obama se fiche de nous"

Noora a vécu le même drame. "Tous mes proches ont été tués. On a plus personne. Bachar al-Assad a tué tous ceux que je connaissais." Elle plaçait beaucoup d'espoir dans le président américain, lorsqu'il s'est mis à défendre une intervention occidentale en Syrie.

Mais depuis, le président américain est revenu sur sa décision. Au point de demander au Congrès américain de faire une pause. Alors, Noora s'emporte contre Barack Obama. "Il s'en fiche de nous. Il s'en fiche de la Syrie. Il ne se préoccupe que de lui. Il a promis quelque chose, mais ne le fait pas!"

Un sentiment de trahison largement partagé par les réfugiés du camp de Beyrouth. Qui tentent difficilement de retrouver un semblant de quotidien loin de leur pays.

M. T. avec J. Migaud Muller