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Armes chimiques en Syrie: la difficile mission des inspecteurs de l'ONU

Les inspecteurs de l'ONU réalisent des prévlèvement en Syrie, pour tenter d'établir la vérité sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie.

Les inspecteurs de l'ONU réalisent des prévlèvement en Syrie, pour tenter d'établir la vérité sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie. - -

Les inspecteurs de l'ONU poursuivent leur enquête en Syrie, pour tenter d'établir la vérité sur l'utilisation d'armes chimiques et sur leur origine. Pourquoi cette mission prend-elle si longtemps? Explications.

Alors que les inspecteurs de l'ONU poursuivent leur enquête en Syrie, BFMTV revient sur cette difficile mission. Selon des vidéos diffusées par les militants, les experts de l'ONU ont effectué mercredi des prélèvements sanguins, d'urine et de cheveux auprès de victimes de l'attaque à l'arme chimique.

Selon l'accord passé avec Damas, les inspecteurs de l'ONU peuvent se rendre sur les sites attaqués cinq heures par jour pendant cinq jours. Mercredi, c'était la deuxième fois qu'ils se rendaient sur place.

Lundi, ils avaient visité Mouadamiyat al-Cham, une des principales villes de la Ghouta occidentale, et ont pu y recueillir des échantillons, selon l'ONU, malgré des tirs d'inconnus qui ont visé leur convoi au début de la visite.

C'est dans cette région, ainsi que dans la Ghouta orientale, que les pays occidentaux accusent l'armée syrienne d'avoir mené le 21 août une offensive à l'arme chimique et se disent prêts à attaquer des cible du régime en représailles. Selon l'opposition des centaines de personnes y ont péri.

"Personne n'est capable de dire que c'est le régime"

Si leur enquête prend du temps c'est parce que les échantillons d'urine ou de sang prélevés sur les victimes ne sont pas analysés sur place mais envoyés dans des laboratoires occidentaux.

Mais, plus que la nature du gaz chimique utilisé, c'est la responsabilité de cette attaque qui est compliquée à déterminer, tant les sources sont multiples. Selon Eric Dénécé, directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement, "tout le monde collecte, les Français, les Britanniques, les Russes, les Iraniens, les Chinois. On a des informations extrêmement variées. Aujourd'hui personne ne dit que ce n'est pas le régime, mais personne n'est capable de dire que c'est le régime".

Les preuves ont pu être trafiquées

D'autant que les preuves ont pu être trafiquées ou altérées par les bombardements.

Entre la peur de se tromper et la peur de se faire manipuler, le spectre de l'Irak est bien là. "Souvenez-vous de la prestation du chef de l'Etat major des armées Colin Powell, qui était devenu secrétaire d'Etat à l'ONU, disant 'nous avons les preuves'. Il n'y avait pas de preuves", rappelle Eric Dénécé. Il y a dix ans, pour justifier l'intervention militaire, les Etats-Unis avaient affirmé que Saddam Hussein détenait des armes de destruction massive, qui n'ont par la suite jamais été retrouvées.

Les inspecteurs sont censés boucler leur mission sur le terrain dimanche avant de procéder aux analyses et présenter leurs conclusions dans les jours suivants.

M.R. avec AFP et Brune Daudré