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Syrie

Daesh a perdu un quart de son territoire l'année dernière

Les forces irakiennes dans la province de Falloujah en juin 2016 (photo d'illustration)

Les forces irakiennes dans la province de Falloujah en juin 2016 (photo d'illustration) - Ahmad Al-Rubaye - AFP

En un an, le groupe terroriste Daesh a perdu 23% de son territoire en Irak et en Syrie. Les jihadistes ont subi une série d'échecs militaires, perdant le contrôle de plusieurs villes symboliques.

Daesh a perdu en 2016 près du quart (23%) du territoire qu'il contrôlait en Irak et en Syrie, un recul qui menace sa "cohésion", selon une étude publiée ce jeudi par le cabinet d'analyse IHS Markit.

"Des pertes territoriales sans précédent"

Entre le mois de janvier 2016 et la fin de l'année, la superficie du "califat" proclamé par le groupe jihadiste sur ces deux pays est passée de 78.000 km2 à 60.400 km2, soit une zone représentant la moitié d'un pays comme la Corée du Nord, explique cette société basée à Londres.

En 2015, le territoire contrôlé par les jihadistes avait déjà fondu de 14%, passant de 90.800 km2 à 78.000 km2. Daesh "a souffert de pertes territoriales sans précédent en 2016, notamment des zones cruciales pour le projet de gouvernance du groupe", souligne un analyste. "Et ceci, malgré la reconquête en décembre de Palmyre", la ville syrienne antique inscrite par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité, reprise par les jihadistes après une contre-attaque éclair.

"Un possible éclatement interne"

Comme le souligne IHS, le groupe terroriste a connu l'année dernière une série d'échecs militaires, perdant en Syrie les villes de Dabiq ou Minbej, et en Irak celles de Ramadi ou Fallouja. Selon le cabinet d'analyse, ces pertes territoriales ont entraîné des dissensions en interne sur la manière d'y répondre, qui menacent la "cohésion" du groupe.

"Cela fait peser sur Daesh le risque de défections vers des groupes jihadistes rivaux en Syrie, ou même d'un possible éclatement interne", estime un autre expert d'IHS.

La reconquête de Raqa

Alors que des responsables militaires ont annoncé mercredi la libération de la partie est de Mossoul, IHS estime que la ville irakienne pourrait être complètement reprise "avant la seconde moitié de l'année". La reconquête de Raqa, en Syrie, pourrait s'avérer plus problématique, avance le cabinet, soulignant que la ville constitue "le cœur de Daesh".

IHS estime qu'il faudra probablement pour en chasser les jihadistes en 2017 "une vaste intervention au sol" menée par un acteur extérieur comme les États-Unis, la Turquie ou la Russie, et celle des forces de l'homme fort de la Syrie, Bachar Al-Assad.

C.H.A. avec AFP