"Les maladies risquent de nous tuer": un quartier de Gaza inondé par les eaux usées

Aucun répit pour les habitants de Gaza. L'enclave palestinienne, au centre de la guerre entre l'armée israélienne et le Hamas, est désormais victime d'inondations alors que les conditions météorologiques aggravent la catastrophe humanitaire.
En ce début d'année 2024, c'est le camp de Jabaliya, au nord de Gaza City, qui est noyé sous les eaux.
"Nous vivons avec des chiens et des chats errants au milieu des ordures. Nous avons survécu aux bombardements mais les maladies risquent de nous tuer", déclare Saber Ayoub, un déplacé gazaoui.
Maladies gastro-intestinales
Déchets qui jonchent les rues, absence de toilettes, système d'égouts détruit et manque d'eau potable: les maladies se propagent parmi une population déjà éprouvée.
"Il s'agit notamment de maladies gastro-intestinales chez les adultes et les enfants ainsi que des maladies du système respiratoire ou de la peau, comme la gale", souligne le docteur Saïd Salah.
"La surpopulation et les conditions insalubres entraînent une propagation importante de maladies, notamment de maladies respiratoires aiguës et de maladies de peau", avertissait dès novembre l'Unrwa l’agence de l’ONU d’aide aux réfugiés palestiniens.
Aide au compte-goutte
La France et la Jordanie ont largué jeudi sept tonnes d'aide humanitaire et sanitaire sur la bande de Gaza, où les quelque 2,4 millions d'habitants manquent de tout après bientôt trois mois de conflit, a annoncé vendredi le président français Emmanuel Macron.
Israël a juré de "détruire" le mouvement islamiste Hamas après son attaque inédite sur le sol israélien le 7 octobre, qui a fait environ 1.140 morts, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir du bilan israélien. Environ 250 personnes ont été prises en otage, dont une centaine libérées lors d'une trêve fin novembre.
Depuis, les opérations militaires israéliennes ont fait 22.600 morts à Gaza, majoritairement des femmes et des mineurs, selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.
La guerre a provoqué d'immenses destructions et un désastre humanitaire dans le territoire palestinien, où la famine menace et la plupart des hôpitaux sont hors service. Les habitants de la bande de Gaza - dont 85% ont été déplacés selon l'ONU - sont confrontés à de graves pénuries de nourriture, d'eau, de carburant et de médicaments.
Malgré une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant l'acheminement de l'aide humanitaire, les camions d'aide n'entrent toujours qu'au compte-gouttes.