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Palestine

"Le Hamas dehors": manifestation à Gaza pour réclamer la fin de la guerre avec Israël

Un homme porte une affiche sur laquelle on peut lire en arabe: "Nous refusons de mourir" lors d'une manifestation appelant à la fin de la guerre, à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 25 mars 2025.

Un homme porte une affiche sur laquelle on peut lire en arabe: "Nous refusons de mourir" lors d'une manifestation appelant à la fin de la guerre, à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 25 mars 2025. - AFP

Une manifestation appelant à la fin de la guerre avec Israël a eu lieu ce mardi 25 mars à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza. Des manifestants y ont prononcé des slogans anti-Hamas, dont le soutien au sein du territoire palestinien est difficile à évaluer.

Des slogans anti-Hamas ont été scandés ce mardi 25 mars dans une manifestation rassemblant plusieurs centaines d'habitants de l'enclave, appelant à la fin de la guerre avec Israël, à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, ont indiqué des témoins à l'AFP.

"Le Hamas dehors", "Hamas terroriste", ont scandé des manifestants au sein d'un cortège de centaines de personnes, essentiellement des hommes, ayant commencé par demander la fin de la guerre, ont indiqué ces témoins.

L'armée israélienne a repris ses bombardements sur la bande de Gaza le 18 mars après près de deux mois de trêve dans la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

Des enfants portent des pancartes sur lesquelles on peut lire en arabe: "Nous refusons de mourir" lors d'un rassemblement appelant à la fin de la guerre, à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 25 mars 2025.
Des enfants portent des pancartes sur lesquelles on peut lire en arabe: "Nous refusons de mourir" lors d'un rassemblement appelant à la fin de la guerre, à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 25 mars 2025. © AFP

"Je ne sais pas qui a organisé la manifestation", a précisé Mohammed, un manifestant qui n'a pas souhaité donner son nom de famille par crainte de représailles. "J'y ai participé pour envoyer un message de la part du peuple: 'Assez de guerre'", a-t-il poursuivi, en affirmant avoir "vu des membres des forces de sécurité du Hamas en civil disperser la manifestation".

Une situation humanitaire dramatique

Majdi, un autre manifestant ayant refusé lui aussi de donner son nom, estime que "les gens sont fatigués" et s'interroge: "Si le départ du pouvoir du Hamas à Gaza est la solution, alors pourquoi le Hamas ne quitte-t-il pas le pouvoir pour protéger le peuple?"

Sur le réseau social Telegram, au moins un appel à manifester avait circulé mardi dans la journée. D'autres messages d'origine inconnue appellent à manifester en divers endroits à travers la bande de Gaza mercredi.

Des Palestiniens participent à un rassemblement appelant à la fin de la guerre, à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 25 mars 2025.
Des Palestiniens participent à un rassemblement appelant à la fin de la guerre, à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 25 mars 2025. © AFP

Israël appelle régulièrement les Palestiniens de Gaza à se rebeller contre le mouvement islamiste ayant pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007. Après plus de 17 mois d'hostilités, le petit territoire est dévasté.

La situation humanitaire est particulièrement dramatique depuis qu'Israël a fermé les points de passage pour l'aide internationale et les marchandises, le 2 mars, espérant faire plier le Hamas pour qu'il accepte de libérer les otages enlevés le 7 octobre 2023, avant d'intensifier encore la pression en reprenant ses bombardements le 18 mars.

Plus de 50.000 morts à Gaza

Il reste très compliqué d'évaluer le soutien ou l'aversion au mouvement qui a tenu ce territoire d'une main de fer, et demeure l'une des principales organisations politiques palestiniennes. Selon le dernier sondage disponible du Palestinian Center for Policy and Survey Research (PCPSR), 35% des Palestiniens dans la bande de Gaza disaient soutenir le Hamas en septembre, et 26% le Fatah, parti du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

Samedi, le porte-parole du Fatah à Gaza, Mounther Hayek, avait appelé le Hamas à quitter le pouvoir avertissant qu'en cas contraire "la bataille qui vient mènera à la fin de l'existence des Palestiniens" à Gaza.

Depuis la reprise des opérations militaires d'Israël le 18 mars, au moins 792 Palestiniens ont été tués dans le territoire assiégé, selon un bilan du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza publié mardi, portant à 50.144 morts le bilan total depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023.

L'attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 otages enlevés lors de cette attaque, 58 sont toujours retenus dans la bande de Gaza, dont 34 sont morts, selon l'armée israélienne.

Sophie Cazaux avec AFP