BFMTV
Palestine

Israël-Hamas: Tsahal renforce son emprise sur le nord de Gaza, des milliers de civils fuient vers le sud

Des immeubles largement détruits après des frappes israéliennes à Khan Yunis dans la bande de Gaza, le 8 novembre 2023

Des immeubles largement détruits après des frappes israéliennes à Khan Yunis dans la bande de Gaza, le 8 novembre 2023 - Mahmud HAMS / AFP

L'armée israélienne renforce son emprise ce jeudi 9 novembre sur le nord du territoire palestinien en continuant de frapper la région et en menant une opération terrestre. Acculés, de nombreux habitants cherchent un abri au sud.

La bande de Gaza toujours plus sous pression. Israël annonce avoir détruit une "place forte" du Hamas dans le nord de la bande de Gaza ce jeudi 9 novembre, alors que les combats au sol font rage entre entre soldats israéliens et combattants du Hamas. Les frappes israéliennes poussent des dizaines de milliers de civils à fuir vers le sud du territoire palestinien assiégé.

Plus de "dix heures de combats"

L'armée a annoncé avoir pris le contrôle la veille, "après dix heures de combats", d'une "place forte" du Hamas à Jabaliya, un camp de réfugiés du nord de Gaza, depuis laquelle "des terroristes s'entraînaient et menaient des attaques".

Lors de ces combats contre le Hamas et son allié du Jihad islamique, "positionnés à la fois au sol et sous terre", les soldats ont "saisi de nombreuses armes, découvert des entrées de tunnels dont l'un, adjacent à un jardin d'enfants, conduit à un vaste réseau souterrain", a ajouté l'armée.

Israël a par ailleurs annoncé qu'une frappe aérienne avait tué un chef militaire du Hamas, Ibrahim Abu-Maghsib, responsable d'une unité de missiles antichars.

Une situation humanitaire catastrophique à Gaza

Après plus d'un mois de bombardements, plusieurs centaines de milliers de civils, selon l'ONU, restent piégés dans une situation humanitaire désastreuse dans le nord de la bande de Gaza, en particulier dans la principale ville du territoire, Gaza.

En riposte à l'attaque sanglante menée le 7 octobre sur son sol par le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, Israël a juré "d'anéantir" le mouvement islamiste et bombarde sans répit le petit territoire.

Depuis le 27 octobre, l'armée mène en parallèle des opérations terrestres, resserrant son étau sur la ville de Gaza où se trouve selon Israël le "centre" de l'infrastructure du Hamas. Le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, a indiqué qu'un "couloir d'évacuation" allait de nouveau être ouvert ce jeudi.

Près de 50.000 Palestiniens en fuite

Mercredi, près de 50.000 Palestiniens désespérés ont fui vers le sud, à pied ou en charrette, les mains vides ou n'emportant que le strict nécessaire. Selon l'ONU, 1,5 million de personnes sur les 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés par la guerre.

Des habitants fuient le nord de la bande de Gaza bombardé par l'armée israélienne, le 8 novembre 2023
Des habitants fuient le nord de la bande de Gaza bombardé par l'armée israélienne, le 8 novembre 2023 © Mohammed ABED / AFP

"C'est une situation difficile", confie Ehsan Abu Sleem, son bébé d'à peine deux mois dans les bras. "Nous sommes épuisés, nous venons de loin et nous ne savons pas combien de temps il nous reste à marcher."

"Nous avons pris la décision de partir parce que les bombardements étaient très intenses", a-t-il ajouté. "Les enfants et les femmes étaient terrifiés et nous ne pouvions plus le supporter."

Dans le nord de la bande de Gaza, des centaines de milliers de personnes se trouvent toujours au nord du Wadi Gaza, le cours d'eau qui traverse le territoire d'est en ouest, "dans une situation humanitaire désastreuse", "luttant pour obtenir les quantités minimales d'eau et de nourriture nécessaires à leur survie", selon l'Ocha.

L'armée israélienne dans la ville de Gaza

Sur BFMTV, le porte-parole de l'armée israélienne Olivier Rafowicz assure ce jeudi que les forces de Tsahal sont présentes dans la ville même de Gaza. "On avance dans différents quartiers (...), il a des combats qui continuent", affirme-t-il, disant "qu'au moins 2.000 terroristes" ont été éliminés depuis le début de l'opération terrestre.

Ce jeudi, une "conférence humanitaire" sur Gaza s'est ouverte à Paris. Le commissaire général de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) Philippe Lazzarini a déploré à cette occasion que "le droit international humanitaire n'est pas appliqué" à Gaza.

Emmanuel Macron a de son côté appelé pour la première fois à "oeuvrer pour un cessez-le-feu", lors de son discours d'ouverture. Il a également annoncé porter l'aide humanitaire à Gaza de 95 à 100 millions d'euros.

Netanyahu exclut tout cessez-le-feu

En Israël, au moins 1.400 personnes ont été tuées depuis le début de la guerre, selon les autorités, en majorité des civils tués le jour de l'attaque du Hamas, d'une violence et d'une ampleur inédites depuis la création de l'État d'Israël en 1948.

Israël/Gaza: le récit glaçant de nos envoyés spéciaux
Israël/Gaza: le récit glaçant de nos envoyés spéciaux
32:34

Dans la bande de Gaza, les bombardements israéliens ont fait 10.569 morts incluant 4.324 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.

De multiples appels à une trêve ont été lancés pour acheminer de l'aide à la population du territoire de 362 kilomètres carrés privée d'eau, d'électricité, de nourriture et de médicaments par le siège total imposé par Israël depuis le 9 octobre.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a de nouveau exclu mercredi tout cessez-le-feu sans la libération des 239 otages détenus par le Hamas depuis le 7 octobre.

Juliette Desmonceaux avec AFP