BFMTV
Palestine

Flottille pour Gaza: le dernier bateau en route pour le territoire palestinien a été "intercepté"

Vue de la flottille Global Sumud, une initiative internationale visant à atteindre Gaza pour acheminer de l'aide humanitaire, en mer le 30 septembre 2025.

Vue de la flottille Global Sumud, une initiative internationale visant à atteindre Gaza pour acheminer de l'aide humanitaire, en mer le 30 septembre 2025. - OGNJEN MARKOVIC

Un dernier bateau de la flottille internationale d'aide pour Gaza était en route ce vendredi 3 octobre matin après l'interception d'une quarantaine d'embarcations par Israël. Il a finalement été "intercepté" selon la flottille.

Le dernier bateau de la flottille internationale d'aide pour Gaza a été "intercepté", annonce la flottille, ce vendredi 3 octobre au matin, alors qu'il était en route pour le territoire palestinien, après l'interception d'une quarantaine d'embarcations par Israël qui se prépare à expulser les militants propalestiniens voyageant à bord.

"Le Marinette navigue toujours", indiquant la flottille jeudi soir sur les réseaux sociaux, ajoutant s'attendre à une interception prochaine. "Il sait ce qui l'attend", précisait l'organisation.

Le bateau se trouvait à environ 150 km des côtes de Gaza à 03h50 heure française, selon la géolocalisation partagée sur le site de la flottille. "S'il s'approche, sa tentative d'entrer dans une zone de combat active et de briser le blocus sera également empêchée", avait précisé jeudi le ministère israélien des Affaires étrangères.

Plus de 400 militants à bord de 41 navires de la flottille ont été arrêtés lors d'une opération d'environ douze heures, a indiqué jeudi soir un responsable israélien. Ils ont été "transférés en toute sécurité au port d'Ashdod pour être pris en charge par la police israélienne", a-t-il ajouté sous couvert de l'anonymat.

La flottille Global Sumud, qui comprenait des personnalités politiques et des militants comme la Suédoise Greta Thunberg, était partie d'Espagne en septembre dans le but de rompre le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza. La flottille se présentait comme une "mission pacifique et non-violente d'aide humanitaire".

"Acte d'intimidation"

Israël avait annoncé jeudi matin que les passagers, tous "sains et saufs", seraient expulsés vers l'Europe. Mercredi soir, la Marine israélienne a commencé à intercepter les bateaux après avoir averti les équipages qu'ils entraient dans des eaux dont Israël revendique le contrôle.

"Je félicite les soldats et les commandants de la marine qui ont accompli leur mission pendant Yom Kippour de la manière la plus professionnelle et efficace", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans un communiqué.

Global Sumud ("résilience", en arabe) a dénoncé "une attaque illégale" survenue dans les eaux internationales, l'organisation des droits humains Amnesty International déplorant un "acte d'intimidation" d'Israël.

Onze participants grecs ont entamé une grève de la faim pour protester contre leur "détention illégale", selon des organisateurs de la flottille. Le mouvement islamiste Hamas, dont l'attaque contre Israël le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, a pour sa part qualifié l'interception de "crime de piraterie".

Réactions internationales

L'événement a suscité des réactions cinglantes de certains pays comme la Turquie, qui a accusé Israël de commettre "un acte de terrorisme". Le président colombien Gustavo Petro a annoncé l'expulsion de la délégation diplomatique israélienne dans son pays.

Tous les soirs dans Le Titre à la Une, découvrez ce qui se cache derrière les gros titres. Zacharie Legros vous raconte une histoire, un récit de vie, avec aussi le témoignage intime de celles et ceux qui font l'actualité.
Gaza : le plan de Donald Trump peut-il vraiment apporter la paix au Moyen-Orient?
17:55

L'Italie et l'Espagne avaient dépêché des navires militaires pour escorter sur une partie du trajet la flottille après des "attaques par drones" dans la nuit du 23 au 24 septembre, dénoncées par l'ONU et l'Union européenne.

En juin et juillet, la marine israélienne avait déjà arraisonné deux voiliers se dirigeant vers Gaza, avec Greta Thunberg et Rima Hassan à leur bord. Toutes deux avaient été débarquées en Israël puis expulsées.

L.V. avec AFP