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Palestine

Gaza: l'armée israélienne dit avoir "tiré les leçons" d'incidents mortels lors de distributions d'aide

Des Palestiniens se rassemblent à un point de distribution d'aide mis en place par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), près du camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 25 juin 2025.

Des Palestiniens se rassemblent à un point de distribution d'aide mis en place par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), près du camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 25 juin 2025. - Eyad BABA / AFP

798 personnes ont été tuées depuis fin mai en tentant d'obtenir de l'aide humanitaire à Gaza, selon l'ONU. L'armée israélienne avait déjà reconnu avoir ouvert le feu en direction de "suspects" présentant une "menace" aux abords des centres de l'organisation.

Près de 800 personnes, selon l'ONU, ont été tuées depuis fin mai en tentant d'obtenir de l'aide humanitaire à Gaza, où des tirs près d'un site de distribution ont encore fait des morts ce vendredi 11 juillet tandis que l'armée israélienne a dit avoir "tiré les leçons" d'incidents mortels.

La distribution de l'aide, vitale pour les plus de deux millions d'habitants du territoire palestinien assiégé, constitue, selon le Hamas, l'un des enjeux des négociations indirectes en cours au Qatar pour tenter d'avancer vers une trêve entre Israël et le mouvement islamiste, après 21 mois de guerre.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait dit jeudi espérer qu'un accord sur une trêve de 60 jours, comprenant la libération de dix otages retenus dans la bande de Gaza, puisse être trouvé "d'ici quelques jours".

Il s'est dit prêt également à négocier un cessez-le-feu permanent, à condition que le Hamas soit démilitarisé et abandonne la gouvernance du territoire.

"La plupart des blessures sont des blessures par balle"

Le Hamas de son côté a rappelé à plusieurs reprises qu'il exigeait le retrait israélien de Gaza, des "garanties" sur le caractère permanent d'un cessez-le-feu et une reprise en main de l'aide humanitaire par l'ONU et des organisations internationales reconnues.

Israël avait assoupli fin mai le blocus hermétique imposé pendant deux mois à la bande de Gaza et depuis le 26 mai, la distribution de l'aide, auparavant pilotée par les Nations unies, est confiée à la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation soutenue par les États-Unis et par Israël.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a annoncé vendredi à Genève avoir enregistré 798 décès de personnes qui cherchaient de l'aide entre le 27 mai et le 7 juillet, dont 615 à proximité de sites gérés par la GHF. "La plupart des blessures sont des blessures par balle", selon le Haut-Commissariat.

L'ONU et les principales organisations humanitaires refusent de travailler avec la GHF, affirmant qu'elle sert les objectifs militaires israéliens et viole les principes humanitaires de base.

Des tirs près des centres de l'organisation

L'armée israélienne avait déjà reconnu avoir ouvert le feu en direction de "suspects" présentant une "menace" aux abords des centres de l'organisation, où se pressent chaque jour des foules immenses.

"Des examens approfondis ont été menés (...) et des instructions ont été transmises aux forces sur le terrain après en avoir tiré les leçons", a-t-elle déclaré vendredi, en réponse aux chiffres annoncés par l'ONU.

La Défense civile de Gaza a annoncé la mort de 20 personnes vendredi dans plusieurs opérations militaires israéliennes, dont dix qui attendaient de recevoir de l'aide près de Rafah, dans le sud du territoire.

Elle a déclaré par ailleurs avoir démantelé ces derniers jours "une cellule terroriste" à Khan Younès, dans le sud également, saisissant des armes et du matériel militaire et détruisant un tunnel d'environ un kilomètre de long.

I.H. avec AFP