Liban: l'armée israélienne dit avoir mené une frappe aérienne sur une installation du Hezbollah

L'armée israélienne a annoncé ce jeudi 28 novembre avoir mené une frappe aérienne contre une installation du Hezbollah dans le sud du Liban, au lendemain de l'entrée en vigueur d'une trêve.
L'armée a indiqué dans un communiqué avoir "identifié une activité terroriste" dans "une installation utilisée par le Hezbollah pour stocker des roquettes de moyenne portée dans le sud du Liban", et avoir "déjoué la menace" avec un avion militaire. Elle a ajouté que ses forces "restaient dans le sud du Liban et agissaient pour faire respecter" la trêve.
L'armée libanaise a commencé à déployer troupes et blindés dans le sud du Liban, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah, et dont elle doit veiller à la délicate application.
Dès son entrée en vigueur mercredi, des dizaines de milliers d'habitants déplacés se sont précipités pour rentrer chez eux, dans le sud, la banlieue sud de Beyrouth et l'est du Liban, des bastions du Hezbollah.
Un couvre-feu dans le sud du Liban
L'armée israélienne a cependant imposé un couvre-feu entre 17 heures jeudi et 7 heures vendredi dans le sud du Liban, après avoir dit avoir "ouvert le feu" en direction de "suspects (...) ne respectant pas les conditions du cessez-le-feu".
Jeudi, un avion de chasse a visé "une zone forestière non accessible aux civils" dans la ville de Baïssariyé, a déclaré à l'AFP Nazih Eid, le maire de cette localité libanaise. Des tirs israéliens ont par ailleurs fait deux blessés dans le village de Markaba, dans le sud du Liban, selon l'agence de presse officielle libanaise Ani.
L'armée libanaise poursuit pendant ce temps son déploiement dans le sud du Liban dans les régions frontalières, "mène des patrouilles et installe des barrages de contrôle", a indiqué jeudi une source militaire à l'AFP, précisant que les soldats ne "s'avancent pas dans les secteurs où l'armée israélienne se trouve encore".
Des bombardements massifs depuis septembre
L'accord de cessez-le-feu vise à mettre fin au conflit meurtrier enclenché en octobre 2023 entre Israël et le Hezbollah, mouvement armé allié de l'Iran, qui a déplacé 900.000 personnes au Liban et 60.000 dans le nord d'Israël.
Le Hezbollah avait ouvert un front "de soutien" au Hamas contre Israël au début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien.
Après des mois d'échanges de tirs de part et d'autre de la frontière israélo-libanaise, Israël a lancé le 23 septembre une campagne de bombardements massifs sur les fiefs du mouvement libanais, suivie d'opérations terrestres dans le sud du Liban, affirmant vouloir sécuriser sa frontière nord et permettre le retour des déplacés.
Retrait dans un délai de 60 jours
Selon les autorités libanaises, au moins 3.961 personnes ont été tuées depuis octobre 2023, la plupart depuis fin septembre. Côté israélien, 82 militaires et 47 civils sont morts en 13 mois, selon les autorités. Parrainé par les Etats-Unis et la France, l'accord de cessez-le-feu prévoit le retrait dans un délai de 60 jours de l'armée israélienne du Liban.
Le Hezbollah doit aussi se replier jusqu'au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière, et démanteler son infrastructure militaire dans le sud du Liban. Ces dispositions s'appuient sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU qui avait mis fin en 2006 à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah.
L'accord inclut un soutien technique américain et français à l'armée libanaise, dont la mission s'annonce difficile. Israël a dit se réserver "une totale liberté d'action militaire" au Liban, "si le Hezbollah viole l'accord et tente de se réarmer".
Le Hezbollah a proclamé mercredi sa "victoire", affirmant que ses combattants "resteront totalement prêts pour faire face (...) aux attaques de l'ennemi israélien". Bien que décapité par les frappes israéliennes, le mouvement chiite reste un acteur incontournable au Liban.