Liban: huit personnes dont une enfant tuées dans les frappes israéliennes

Israël a mené samedi 22 mars des frappes au Liban voisin, tuant huit personnes selon les autorités, après l'interception de roquettes tirées depuis le territoire libanais, le Premier ministre libanais mettant en garde contre le risque d'une nouvelle guerre après quatre mois de trêve.
Le Hezbollah libanais pro-iranien a nié toute responsabilité dans les tirs de roquettes qui n'ont pas été revendiqués, accusant "l'ennemi israélien" de chercher "des prétextes pour poursuivre ses attaques contre le Liban".
"Deuxième vague de frappes"
Samedi matin, les sirènes d'alerte ont retenti à Metula, un village israélien frontalier. L'armée de l'air israélienne a intercepté trois roquettes sur six tirées du sud du Liban vers la région de la Galilée (nord), selon un responsable.
En réponse, l'armée israélienne a annoncé avoir ciblé "des dizaines de lanceurs de roquettes et un centre de commandement d'où opéraient des terroristes du Hezbollah" dans le sud du Liban.
Selon l'agence nationale d'information libanaise ANI, citant le ministère de la Santé, cinq personnes incluant une enfant ont alors été tuées et huit blessées dans la localité de Touline.
Dans la soirée, les autorités israéliennes ont annoncé "une deuxième vague de frappes contre des dizaines de cibles terroristes du Hezbollah". L'ANI a rapporté dans la foulée plusieurs frappes israéliennes dans le sud et l'est du pays, notamment à Tyr (sud), où elle a fait état de trois morts et plusieurs blessés.
La France appelle Israël à la "retenue"
Une source sécuritaire a précisé à l'AFP qu'un responsable du Hezbollah était visé par une frappe à Tyr, sans confirmer s'il figurait parmi les victimes.
L'armée libanaise a annoncé, après les tirs, avoir démantelé "trois rampes de lancement de roquettes artisanales dans une zone située au nord du fleuve Litani", à quelque 30 kilomètres de la frontière israélienne.
Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a mis en garde "contre le risque que les opérations militaires reprennent à la frontière sud. Cela pourrait entraîner le Liban dans une nouvelle guerre, aux conséquences désastreuses".
La France a condamné les tirs de roquettes contre Israël, tout en appelant Israël "à la retenue suite à la reprise de ses frappes en réponse à ces tirs".
Ces tirs sur Israël sont les premiers sur le nord du pays depuis l'entrée en vigueur, le 27 novembre, d'un cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre entre l'armée israélienne et le Hezbollah. Ce dernier avait ouvert un front contre Israël en solidarité avec le mouvement islamiste palestinien Hamas au début de la guerre à Gaza lancée à la suite de l'attaque meurtrière du 7-Octobre.
La trêve a apporté un calme relatif au Liban après plus d'un an d'hostilités malgré les frappes qu'Israël continue de mener tous les deux ou trois jours sur des objectifs présentés comme liés au Hezbollah, depuis le retrait incomplet de des troupes du sud du Liban le 15 février.