"Le meilleur moyen de terminer la guerre": Benjamin Netanyahu assure que son plan "n'est pas d'occuper Gaza mais de libérer la ville du Hamas"

Benjamin Netanyahu à Jérusalem le 10 décembre 2023 - RONEN ZVULUN / POOL / AFP
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s'est s'exprimé dimanche sur son plan de conquête de la ville de Gaza, affirmant vouloir "libérer la ville du Hamas", ce dimanche 10 août, lors d'une conférence de presse.
Benjamin Netanyahu a dressé un plan de cinq principes pour mettre un terme à la guerre. "Gaza sera démilitarisée et le Hamas sera désarmé", a-t-il entamé. La libération de l'ensemble des otages israéliens, "Israël exerce un contrôle sécuritaire prépondérant" et la création d'une administration civile non-israélienne et pacifique à Gaza complètent ses prérogatives.
"Israël n'a d'autres choix que de finir le travail et de s'assurer la défaite du Hamas", a-t-il ajouté.
"Nous allons désigner des couloirs protégés" pour la distribution d'aide dans la bande de Gaza et "augmenter le nombre de sites de distribution d'aide de la GHF" (Fondation privée soutenue par les Etats-Unis et Israël), a-t-il également ajouté.
"Une nouvelle calamité"
Pour Miroslav Jenca, sous-secrétaire général de l'ONU, ce plan risque de déclencher "une nouvelle calamité" qui aurait des résonances "dans toute la région".
Le haut responsable de l'ONU a estimé que la décision du gouvernement israélien représente un risque de "nouvel épisode tragique de ce conflit, avec des conséquences potentielles au-delà d'Israël et du territoire palestinien occupé", en ouverture d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité consacrée à ce conflit.
De son côté, Taher al-Nounou, conseiller pour les médias du chef du bureau politique du Hamas, a dénonce "une série de mensonges". Ajoutant: "Netanyahu continue de mentir, de tromper et de chercher à induire le public en erreur. Tout ce qu'il a dit lors de la conférence de presse constitue une série de mensonges. Il est incapable d'affronter la vérité et à la place, il s'emploie à la déformer et à la dissimuler."
Un plan contesté de manière unanime
Ce plan est contesté à la fois par ses alliés d'extrême-droite et les familles des otages ainsi que de nombreux chefs d'États et représentants internationaux, avant une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation dans le territoire palestinien.
Après 22 mois de guerre, Benjamin Netanyahu est confronté à une très forte pression, en Israël sur le sort des 49 otages encore aux mains du Hamas, et à l'étranger pour faire taire les armes dans la bande de Gaza dévastée, où plus de deux millions de Palestiniens sont menacés d'une "famine généralisée" selon l'ONU.
Selon le plan validé par le cabinet de sécurité israélien vendredi, au terme de presque une nuit de discussions, l'armée "se prépare à prendre le contrôle de la ville de Gaza", en grande partie détruite dans le nord du territoire, "tout en distribuant une aide humanitaire" hors des zones de combat.
L'annonce a suscité l'effroi des familles d'otages enlevés lors de l'attaque sanglante du Hamas en Israël du 7 octobre 2023, qui y voient une condamnation à mort de leurs proches. Le Hamas a prévenu que la nouvelle offensive aboutirait à leur "sacrifice".
Samedi soir, des dizaines de milliers de personnes sont de nouveau descendues dans les rues de Tel Aviv, pour exiger un accord assurant le retour de tous les otages - dont 27 déclarés morts par l'armée - en échange de la fin des hostilités dans le territoire palestinien.