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Gaza: vidéo à l'appui, Israël accuse le Hamas d'avoir utilisé un hôpital comme cache d'armes et d'otages

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Selon Tsahal, plusieurs indices laissent à penser que cet établissement de santé a été utilisé comme base arrière par le Hamas mais aussi comme lieu de détention d'otages après les attaques du 7 octobre. Le Hamas a répondu en accusant Israël de "répandre le mensonge pour préparer la destruction des hôpitaux et la mort des patients."

Près d'un mois et demi après les attaques terroristes du Hamas en territoire israélien, la question des plus de 200 otages retenus dans la bande de Gaza reste un sujet central. À mesure qu'elle avance dans l'enclave palestinienne, l'armée israélienne semble collecter différents indices qui montrent que ceux-ci seraient, ou sont toujours, retenus dans des hôpitaux qui servent également de base arrière au Hamas.

Dans une vidéo de plus de deux minutes publiée dans la soirée de mardi, le porte-parole de Tsahal, Daniel Hagari, montre des sous-sols de ce qui est présenté comme l'hôpital pour enfants d'al-Rantissi, situé à Gaza, dans lesquels des otages auraient été détenus, et où se trouveraient des caches d'armes et des tunnels.

"Je veux que vous vous rendiez compte qu'il s'agit de matériel de guerre, des explosifs, des gilets explosifs, au sein des hôpitaux, parmi les patients, et puis des grenades, kalachnikovs, lance-roquettes. On tire des roquettes depuis des hôpitaux", décrit-il dans cette séquence.

Des preuves du passage des otages?

Dans cette vidéo, Daniel Hagari assure que plusieurs indices, comme un biberon ou un bout de corde près d'une chaise, indiquent que l'hôpital a probablement servi à retenir des otages israéliens après les attaques du 7 octobre.

Parmi ces "preuves" figure une moto "avec des impacts de balle" qui "a été utilisée par les terroristes du Hamas lors du massacre du 7 octobre." "Cela fait actuellement l'objet d'une enquête, mais nous disposons également de renseignements qui le confirment", précise-t-il.

Israël-Hamas: les hôpitaux de Gaza pris au piège des combats
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Une photographie publiée par le compte d'Avichay Adraee, un lieutenant-colonel de Tsahal, montre un document placardé sur un mur du "sous-sol de l'hôpital al-Rantissi" , document déjà visible dans la vidéo diffusée par le porte-parole de Tsahal. Selon Avichay Adraee, ce document "reprend les jours de la semaine de la sanglante attaque terroriste du 7 octobre" et "était destiné à l'usage des saboteurs qui gardaient le bâtiment".

"Il s'agit d'une liste de gardiens, où chaque terroriste écrit son nom et où chaque terroriste a sa propre équipe pour garder les personnes qui se trouvaient ici", affirme pour sa part le porte-parole de l'armée Daniel Hagari dans la vidéo visible plus haut dans cet article.

De leur côté, des observateurs assurent que ce tableau n'est en réalité qu'un simple calendrier présentant des jours et des dates.

Le Hamas a réagi ce mardi matin à cette publication et a accusé Israël de "répandre le mensonge pour préparer la destruction des hôpitaux et la mort des patients."

"Zone fermée"

Le quartier de hôpital al-Rantissi a été ces derniers jours le théâtre d'intenses combats entre l'armée israélienne, qui a resserré son étau sur le nord de la bande de Gaza, et le Hamas. Comme l'avance The Times of Israël, la semaine dernière, l'armée israélienne a tué un commandant du Hamas qui aurait retenu un millier d'otages gazaouis dans l'établissement de santé.

Lundi matin, le vice-ministre de la Santé du gouvernement du Hamas Youssef Abou Rich avait affirmé que les patients et soignants de l'hôpital avaient "tous été évacués" dimanche "sous la menace des tirs de l'armée" israélienne.

Dans la vidéo que le porte-parole de Tsahal a présenté à la presse, le sous-sol suspect est désert et semble avoir été abandonné à la hâte. Il s'agit d'une "zone fermée par rapport au reste de l'hôpital", a-t-il décrit.

"Nous pouvons voir la ventilation qui a été faite de manière improvisée et nous pouvons voir l'infrastructure qui a été construite ici -toilettes, douche, une petite cuisine- pour répondre aux besoins des terroristes", dit-il encore.

Israël estime que 239 personnes ont été enlevées lors de l'attaque du 7 octobre menée par le mouvement islamiste palestinien, qui a fait environ 1.200 morts, principalement des civils. À Gaza, où la situation humanitaire est exécrable, la majorité des hôpitaux sont désormais hors service. Dans la plupart d'entre eux, où l'électricité est coupée et les patients refusés, les médecins sont contraints de s'occuper de leurs patients de manière rudimentaire.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV